J'avais un peu peur en lançant ce quatrième épisode ; j'ai toujours aimé FIncher et je pensais que je lui pardonnerai beaucoup, mais non. Dès lors, les ouï-dire que le travail de Jeunet était pire, j'ai beaucoup sué. Mais j'ai vite été rassuré.

Ce que j'admire en premier lieu, c'est que le film avait tout pour se crasher : des studios trop envahissants réduisant régulièrement à néant les idées du scénariste, une Sigourney Weaver hésitante quant à son retour, son retour, abandon de Danny Boyle, manque de confiance totale dans le projet, ...

Puis se pointe Jeunet et son style, qui sauve en grande partie le film du désastre. Qu'est-ce qu'il apporte exactement ?
Déjà Jeunet apporte l'ambiance au travers de son style, parfois un peu maladroit à trop vouloir en faire, mais qui tape en général très juste. Jeunet n'est pas venu seul ; il a embarqué sa compagnie de la cité des enfants perdus, nous offrant des effets spéciaux bien plus regardables que les immondices de Fincher. Il apporte aussi Dominique Pinon, qui constitue à lui seul un extra-terrestre dans ce genre. Un joli petit lot de scènes nous rappellent la cité des enfants perdus, et ça, c'est du vrai bonheur.

Par contre, c'est dommage que Jeunet ne parlait pas un peu mieux Anglais, il aurait peut-être remarqué que les personnages disent des conneries du début à la fin. On enchaîne les punchlines minables, les réflexions pathétiques, les conversation de surenchère de mauvais goût... C'est un calvaire. Jeunet craint aussi terriblement sur les scènes d'actions. Celles-ci sont prévisibles et clichées à mourir. La scène de l'échelle est un exemple de ce que l'on peut faire de lamentable en terme d'action.

Un dernier problème vient de Sigourney Weaver, à la fois pour son personnage que pour son actrice. Finalement convaincue par le scénario, elle désirera y apporter quelques retouches sur son personnage (et deviendra aussi productrice du film). Et mon Dieu que son personnage est mauvais ! La douce aura insisté pour être à la fois un clone et un alien. Résultat, le scénario lui-même ne sait jamais sur quel pied danser et s'embourbe dans l'incohérence. Son personnage n'est plus du tout attachant, juste énervant, et lorsqu'on voit Milla Jovovich affublée de superpouvoirs au fil des Resident Evil, on se dit que la saga Alien s'est terminée au bon moment.

Bref, un film qui avait tout pour couler mais que Jeunet aura su s'approprier avec pas mal de brio.
LeCactus
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le 20 mars 2014

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LeCactus

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