A chaque visionnage je découvre un nouvel aspect de ce chef-d'oeuvre, qui n'a pas pris une ride après 41 ans. On ne peut pas dire autant d'autres classiques de SF, comme 2001 l'Odyssée de l'espace (1968), La Planète des Singes (1963) ou la plupart des Star Trek. Ainsi, au fur et à mesure que je muris, que je prends (modestement) du recul sur l'oeuvre et le cinéma de manière générale, un coup j'appréhende mieux le lien entre le design de l'Alien (et du facehugger) et sa symbolique, un autre je m'émerveille de l'esthétisme des décors, et encore un autre je ressens enfin la vibe slasher-esque du film, sorti pendant âge d'or du genre.


Cette fois-ci, j'ai été surpris du traitement du personnage principal, traité comme un personnage secondaire pendant les deux premiers tiers du film, que ce soit au niveau des dialogues ou du temps d'écran ! Au début on peut naturellement penser que le capitaine Dallas, voire Parker, sont les personnages principaux. Quand le film s'attache (très progressivement) à Ripley, on est donc surpris... si on ne connait pas la franchise, bien sûr. Certes, on peut faire l'argument qu'il ne s'agit là que d'une convention de slasher, la "last girl". Sauf que Ripley est un personnage fort et que le film n'appuie en rien la morale conservatrice du tournant des années 80.
Au contraire, ce traitement a deux effets :



  • En maintenant l'incertitude sur qui est le personnage principal, le film joue habilement avec nos attentes en nous montrant que tout le monde peut mourir.

  • Cela raconte aussi quelque chose sur Ripley. Elle n'était pas destinée à être une héroïne, elle l'est devenue par la force des choses. Pas par hasard non plus, on voit qu'elle est compétente et capable de prendre des décisions difficiles, et est parfois plus lucide que son capitaine. Elle est juste une personne normale qui s'est hissée à la hauteur de la situation.


Bref, c'est toujours autant un plaisir de revoir Alien, pour moi le meilleur opus de la saga. J'ai hâte de voir ce que je découvrirai dans quelques années... au neuvième visionnage.

Bastral
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le 25 déc. 2020

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