"Ils ne pourront pas être aussi forts, je sais."

Depuis la toute première fois que j'ai vu ce film en VHS, en 1989, redécouvert ensuite dans sa version longue désormais indispensable, le premier frisson est bien loin désormais à chaque nouveau visionnage de cette suite au Alien de Ridley Scott.
Mais je me revois encore en ce soir d'il y a vingt neuf ans maintenant, quand mes bras se mettaient à trembler sur les accoudoirs du fauteuil, dès que les premières notes de la musique de James Horner se faisaient entendre à la première image d'un générique sombre et inquiétant du film que j'allais enfin voir : Aliens.


Cette suite réalisée par James Cameron tient aux tripes, déjà par la terreur attendue, comme celle que ressent Ripley, à l'idée de croiser à nouveau non plus une seule créature cette fois mais plusieurs. Quelques répliques, qui pimentent ce qui arrivera, laissent présager des évènements qui se dérouleront : "J'aimerais que ce soit aussi facile que vous le dites" par Ripley répondant à Vasquez et "Ils pourront pas être aussi fort je sais" par la petite Newt en parlant des soldats surentraînés qui feront front contre les créatures. Et ces dernières ne reculeront devant rien !


On retrouve donc une Ripley qui après avoir été secourue, par les conséquences de son acte d'avoir détruit le Nostromo par nécessité afin de tuer une créature aussi vicelarde que prédatrice, s'est vue déchue de ses fonctions d'officier par une commission d'enquête de la Compagnie qui refuse de croire ses dires. De plus, elle a appris la mort de sa fille deux ans avant son retour (dans la version longue que je recommande), au bout d'une errance de cinquante sept années en hypersommeil dans l'espace. Du coup, elle a tout perdu : son boulot et son seul lien familial qui lui restait sur Terre. Mais après un premier refus d'une offre de se 'racheter', elle décide de repartir vers le planétoïde, entretemps colonisé pendant qu'elle était dans son long hypersommeil, où elle et ses compagnons de route avaient atterri dans Alien.


Cette suite tient aux tripes aussi par le fait qu'on s'attache aux personnages, de par ce qu'ils traversent et de par leurs liens ne serait-ce qu'entre les marines qui montrent qu'ils baroudent ensemble depuis un moment, sous les ordres d'un sergent Apone respecté et assez cool, à l'inverse du jeune lieutenant Gorman ferme mais peu expérimenté et qui passera involontairement le commandement dans les circonstances catastrophiques, survivant avec ce qui restera de l'escouade des marines réduite à peau de chagrin en une dizaine de minutes : Le caporal Hicks (Michael Biehn), la tireuse mexicaine Vasquez (Jenette Goldstein) et le soldat Hudson, campé par le défunt acteur Bill Paxton. Ce dernier, gouailleur et déconneur, montrera un autre visage, celui d'un paniqué à l'image de Lambert dans Alien et qui se fera parfois recadrer par ses équipiers qui seront aussi sur les nerfs.
Mais il y a aussi le lien fort qui se tisse entre Ripley et la petite Newt, la seule rescapée du massacre de la colonie établie sur le planétoïde pour le rendre vivable depuis une vingtaine d'années. Un nouveau lien de maternité à tel point qu'Ellen Ripley, pour sauver Newt, devra faire face à la révélation finale, une énorme reine-mère xénomorphe qui tient fortement à faire exister son espèce de son côté.


Ripley se voit se confronter contre les créatures morphologiquement différentes à celle unique du premier film, mais aussi contre ce qui lui éveille traumatiquement d'autres craintes comme envers l'androïde Bishop, interprété excellement par Lance Henriksen, qui est d'une ambiguïté presque inquiétante par moment. Cet homme artificiel aura un rôle bien déterminant quant à l'issue du film. La méfiance se manifestera aussi envers la compagnie Weyland-Yutani, représentée ici par le personnage de Burke joué par le comédien Paul Raiser, qui révélera clairement ses véritables intentions que Ripley voudra absolument contrer.


Aliens n'est pas un vulgaire film de commando comme on en voyait dans les années 1980, période de sa sortie au cinéma. Il est bien plus que ça. Il mélange à la fois ces genres comme la science-fiction, l'action, le survival, l'horreur, l'effroi, ainsi que le film catastrophe aussi quelque part.


Un grand classique du cinéma de science fiction désormais.

MonsieurScalp
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le 1 juil. 2018

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MonsieurScalp

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