Ripley est retrouvée 57 ans plus tard. La compagnie qui l'employait ne la croit pas et a depuis terraformé LV 426, la planète où avaient été trouvés les oeufs. Un couple de colons tombe sur le vaisseau abandonné (improbable) et la planète cesse d'émettre. Ripley est approchée comme consultante d'un groupe de marines sensés sauver les colons. A l'intérieur du groupe : un androïde, et Burke, un chargé de communication qui bien sûr a le but secret de capturer des aliens pour les faire étudier par le service des armes bio. Evidemment, la mission de secours se passe mal, avec les différentes étapes que l'on peut imaginer : arrivée des marines fanfarons, visite de couloirs vides, puis découverte dans le sous-sol de la centrale thermonucléaire terraformatrice d'humains-cocons attendant d'être parasités par les araignées attrape-crâne. Puis déroute avec l'hélico de repli qui s'écrase (improbable). Obligation de soutenir un siège dans le medlab. Fuite vers l'héliport (improbable), tandis que les marines subissent un jeu de massacre, et que le cyborg a commandé un autre hélico de secours. Compte à rebours avant que l'usine ne saute, mais la gamine se fait enlever : Ripley prend 20 min. de sa vie pour la délivrer et détruire les oeufs de la reine alien. L'hélico sur fond d'explosion nucléaire, mais arrivé sur le vaisseau interplanétaire, la reine s'est bien sûr glissée dans l'hélico (improbable). Combat en exosquelette, sas-chasse d'eau et retour à bon port.

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Ce nouvel alien, tourné un an après le succès de "Terminator", en porte les stigmates. Il a été pensé pour reprendre les canons de la série et en développer la mythologie, et de ce point de vue, pourquoi pas une organisation insectoïde pour les aliens.

Car il n'y a plus un alien, mais plusieurs, et ils n'ont plus la dimension métaphysique, étrangère du premier. On a affaire à une race, mais rien qu'une bonne rafale de balles creuses puisse régler. Et pas d'états d'âme à avoir, puisque les aliens sont une menace. Donc le message soi-disant critique vis-à-vis des marines me fait doucement rigoler. Ce film, c'est du tir au dindon, il suffit juste de remplacer les dindons par des aliens, que d'ailleurs on ne voit jamais que dans des inserts flous encombrés de fumée ou d'étincelle. Honnêtement, avant de voir la reine mère, qui mérite respect, je me disais que ce film était foutrement cheap au niveau des mouvements des bestiaux.

La fin ressemble à une resucée de Terminator, avec usine parcourue d'éclairs géants (improbable) et d'explosions, et ce compte à rebours si cheap. Passons sur les goofs comme le compteur de balle du fusil qui est placé sur le côté, pour que le spectateur puisse voir, mais pas le tireur, et bien d'autres trous scénaristiques qui sentent bon l'actioner sans nuance des années 80.

Pour moi, la seule force du film vient de Sigourney Weaver, et son mélange inimitable de grâce, de figure de tête de mort et de nervosité. Cameron en fait un double de Sarah Connor, mais Weaver arrive à ne pas se laisser enfermer dans ce modèle. Sans elle, le film ne serait qu'un nanar. Non que les seconds rôles soient mauvais, hein. Mais le script est tellement cousu de fil blanc, on sent tellement qui va mourir et quand, et les répliques sont tellement peu mémorables qu'il est difficile pour ces acteurs de n'être plus que les ingrédients d'une recette trop bien huilée.

Suivent quelques réflexions qui me sont venues au fil du visionnage.

Le gamin sur son tricycle au début : allusion à "Shining" ?

Certains trucs ont mal vieilli, comme le tank futuriste ou certains extérieurs de vaisseaux. La descente du vaisseau-hélicoptère sur la planète est particulièrement mal incrustée.

En revanche le fameux exosquelette déchargeur a marqué justement marqué son époque : voir une frêle femme dans un espèce de gros squelette métallique a quelque chose de troublant.

Les scènes avec les marines, quoi qu'elles en aient, ont tout de même quelque chose d'une glorification du complexe militaro-industriel, tandis que la scène où Ripley interroge la gamine rescapée est plutôt longue et mièvre. Ripley se faisant expliquer le maniement d'un super fusil d'assaut, et exigeant de savoir comment utiliser le lance-grenade (qu'elle utilisera bien sûr pour ton plus grand plaisir, public bouffeur de pop-corn). La fièvre des aaaaarmes ! ! !

Hé bien oui, appelez-moi snob mais ce 2e opus est un contresens par rapport au premier épisode. Il banalise les aliens et yankeese à outrance Ripley. Et je traiterai de faux-cul le premier qui me soutiendra que c'est une dénonciation du militarisme. Tout est fait pour que le public prenne son pied à voir marcher les mitrailleuses, lance-flammes et autres fusils à pompe. Une belle connerie.
zardoz6704
4
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Créée

le 10 oct. 2014

Modifiée

le 10 oct. 2014

Critique lue 422 fois

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zardoz6704

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