Petite dernière d’une famille de 14 frères et sœurs, Aline se distingue par une voix d’or. Vite découverte, la fillette rêve de devenir une grande chanteuse.
Un biopic à peine voilé sur Céline Dion, il fallait oser. Signé de la main d’une humoriste souvent provocante, on pouvait craindre ou espérer une comédie musicale moqueuse virant à la satire. Mais il n’en est rien, tant la Normande admire la Québécoise. De 7 à 47 ans, de Charlemagne à Las Vegas, la grande gigue de 57 ans se glisse avec audace dans les robes à collerette et les costumes pailletés de l’idole. Grâce aux effets, maquillages et perruques, cela fonctionne, malgré un playback parfois hésitant. Enfant, Aline ressemble à Annette, marionnette hybride à peine manipulée par une mère ultra protectrice, mais ambitieuse, et son pygmalion Guy-Claude. Adulte, Valérie adopte les attitudes scéniques et la gestuelle de Céline, laissant quelques postures amusantes à Lemercier. Toute proportion gardée, cette histoire semble être aussi la sienne. Complexe physique, solitude des tournées, pression du show-business, maternité empêchée, l’actrice-réalisatrice les embrasse avec une sincérité inattendue qui permet à sa romance appuyée d’éviter le piège du kitsch et de l’ironie facile. Sans la causticité de Palais Royal, son approche premier degré parvient finalement à émouvoir en faisant principalement de la star internationale, une chanteuse populaire.
(7/10)
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