Projet dans les cartons de James Cameron depuis plus de 15 ans, Alita: Battle Angel nous arrive enfin au cinéma, avec Robert Rodriguez aux commandes. Alléchant sur le papier, décevant à l'écran.
Commençons par les points positifs (ce sera rapide):
Rosa Salazar est pleine de charme, tout de suite attachante et donne une âme à Alita, comme au film.
Les scènes d'action sont sympathiques mais loin d'être excitantes, ce qui est décevant de la part de Rodriguez (on vire déjà vers le négatif là).
Certains cyborgs ont également un look original, mais le doit-on à Rodriguez ou à l'auteur original, Kishiro?
Maintenant, ce qui fâche.
Comme pour la plupart des adaptations d’œuvres adultes et matures, le film qui en découle est aseptisé pour un PG-13. Cette édulcoration trahit donc l'esprit du manga, ce qui déplaira sans doutes aux fans, mais surtout apporte une incohérence à l'univers.
En effet, les personnages nous parlent d'un monde violent et sans merci, mais on ne le voit jamais à l'écran. La ville est ensoleillée, lumineuse (qui n'est pas dérangeant en soi), les habitants n'ont pas l'air malheureux, les jeunes peuvent même faire du sport en plein milieu de la rue. On est loin de la dystopie espérée.
Il en va de même pour les scènes d'action qui sont paradoxales: elles se veulent brutales, mais ne le sont pas. Je ne suis pas forcément fan de la violence quand elle est gratuite, mais elle est néanmoins importante et peut jouer un rôle clef pour faire monter le stress et la tension (cf. Green Room). L'absence de violence apporte donc ici un léger ennui car les combats manquent cruellement d'enjeu. Jamais on aura peur pour Alita, ce qui est bien dommage.
Un petit point sur l'histoire d'amour du film. Celle-ci est artificielle et ultra-clichée, et le love interest en la personne de Keean Johnson n'arrange rien à tout ça. Il est plat, transparent et sans charisme. A côté de Rosa Salazar, ça fait tâche.
En résumé, Alita: Battle Angel est un mauvais film et une mauvaise adaptation. Pendant tout le visionnage du film, on a ce sentiment désagréable que Rodriguez avait le cul entre deux chaises: adapter une oeuvre violente et brutale, mais pour le grand public et donc en se contraignant à la classification PG-13.
J'ai préféré Ghost in the Shell, c'est dire.
Les +
- Rosa Salazar
- le design de certains cyborgs
Les -
- Keean Johnson
- Mahershala Ali non-utilisé
- la relation Alita/Hugo
- un univers édulcoré à cause du PG-13
- des flashbacks inutiles