La force étrange de la nature sur les désirs adolescents conduit ce film vers une drôle d'expérience qui s'attache à traiter ces émois autour d'un pivot féminin qui irrigue l'ambiance générale par une innocence détachée et les castrer à la sauce slasher en tombant sur les rails d'une banalité inquiétante. La trajectoire linéaire qui démarre pile poil lors de la beuverie des ados, met à la porte tous ces indices esthétiques abordés dès l'ouverture du film qui laissaient voir de la nostalgie nimbée d'un mystère prenant autour de Mandy, un personnage qui s'ignore encore.
La problématique des corps, l'adolescence, All The Boys Love Mandy Lane possède du contenu qui n'a pas tenu la route face au déroulement de l'horreur qui, au-delà de quelques frayeurs efficaces, aspire à provoquer l'ennui.
Au bout d'un bâillement long et prolongé, il se passe quelque chose de puissant qui permet à la réalisation de se déchainer et de travailler sur l'opacité du personnage dans une séquence de carnage et de crasse qui conserve toute l'attention. Sidérant ! Arrivé sur le tard (1h16), ce moment haletant rattrape tout de même la brochette de clichés que le film n'a pas su éviter. Si le désir du réalisateur était de surprendre le spectateur en se servant des scènes convenues, le résultat ne peut abonder dans ce sens en laissant une impression mitigée sur le traitement coincé dans une redite du genre.
En demi-teinte, ATBLM n'aura pas su donner une épaisseur qui l'aurait conduit vers d'autres voies plus appropriées pour la tonalité dramatique de son sujet en puisant dans les deux genres (horreur et teen movie) pour mieux les surpasser.