Tout sauf une fausse note
Une ruelle mal éclairée, une ombre qui se faufile subrepticement dans une porte cochère.
Un ado insupportable, au rire de crécelle sous acide, obsédé et irrévérencieux.
Le Roi, la cour royale, le compositeur royal, un prodige musical.
Tout ça c'est Amadeus, et bien plus encore, un faux biopic survitaminé, surcoloré, et en même temps empreint de respect, de sérieux et de noirceur.
Je ne sais pas bien ce qu'il a pu passer par la tête de Forman lorsqu'il a adapté cette pièce, mais grand bien lui en a pris.
La narration par le personnage de Salieri, probablement mon préféré, est sans nul doute l'un des exemples les plus parfaits de ce qu'il faut faire si l'on tient absolument à user d'un procédé que par ailleurs j'abhorre dans 90% des cas : la voix off.
Marié à la perfection aux écrits de Mozart, l'ensemble de l'œuvre est empreint d'une musicalité et d'une harmonie tout à fait délectables, sans même faire allusion au traitement par la fiction, dont le rythme et la cohérence ne sacrifient rien à l'esthétisme.
Un OVNI tout ce qu'il y a de plus respectable, à consommer sans modération en prenant soin toutefois de bien garder à l'esprit que de confortables libertés sont prises avec l'Histoire.
Vu au collège dans le cadre d'un cours de musique, revu récemment en version longue, il a fort bien vieilli.
Ainsi que mentionné par d'autres, @Hypérion notamment, la version longue justement apporte peu voire retire beaucoup, rendant le film plus traînant. Totalement dispensable dans ce cas précis.