Avec AMANDA, Mikhaël Hers nous propose un drame d'une simplicité remarquable aussi puissant qu'il est sensible. Il chronique le quotidien de personnages au carrefour de leurs vies.


David est un bon gars, calme et aimant. Amanda, sa nièce, est une fillette curieuse et pleine de vie. Tout deux vont faire face à un drame terrible, écho fictif de drames bien réels. Ils vont alors devoir s'apprivoiser durant leur reconstruction respective. Hers chronique l'après avec justesse sans rechercher le pourquoi du comment, mais plutôt en exposant les étapes et les difficultés d'une telle épreuve. Solaire, AMANDA n'en est pas moins terrible dans ce qu'il raconte. Tout est en retenu et l'émotion explose par la captation de gestes du quotidien qui veulent tout dire. Pourtant, jamais il ne recherche le sensationnel, la performance ou encore l'effusion de sentiment. Tout juste péchera-t-il par une dernière séquence censée être le climax émotionnel où la symbolique sera malheureusement trop appuyée. C'est d'autant plus dommageable qu'auparavant le film aura su retranscrire le sentiment de vide et d'incompréhension au travers de regards, d'espaces vides ou encore de silences. C'est d'ailleurs lors de ces séquences que Vincent Lacoste déploie une profondeur de jeu impressionnante à laquelle Isaure Multrier répond avec talent. Amanda est un personnage fort et sensible qui doit, comme David, faire face à la vie qui continue. La caméra et les protagonistes ont beau être constamment en mouvement, quand extérioriser le chagrin est nécessaire, tout s'arrête et le film saisit en plein vol le poids des choix.


En canalisant le climat d'un Paris post-2015, AMANDA parvient surtout à plonger dans ses personnages un regard plein d'espoir. Un choc d'une grande douceur.

Seenzek7
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le 21 avr. 2021

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