Ne pas donner toutes les ficelles au spectateur, c'est un style : faire avancer le film à grands coups de "ni une ni deux j't'embrouille" en supposant que le spectateur a compris, de manière limpide, les accointances et amitiés entre tel et tel personnage, c'est un style aussi.
C'est le genre de film (souvent passionnant, parfois exaspérant) où tout le monde se méfie de tout le monde, et où seuls sa propre paire de Ray-Ban et son propre appareil génital sont dignes de confiance : comment, dans cette atmosphère de suspicion et de méfiance généralisées, faire ressortir des liens sincères et forts entre deux personnages, enjeux essentiels au dénouement du film ?
David O. Russel s'emmêle les pinceaux : à force de créer (avec succès) une ambiance de mensonges, d'avidité, de pouvoir, il ne sait plus comment faire ressurgir la vérité.
Résultat : on se paume (y compris entre les cuisses d'Amy Adams)
Et bravo pour la traduction du titre de film, très réussie une fois de plus.