C'est moi ou David O. Russell a voulu faire un Scorsese?
J'avoue que je suis franchement perplexe. J'ai regardé ce film sans réussir à être bien sûr de ce que je suivais, sans savoir non plus si j'aimais ou pas. Et après le film, je ne sais toujours pas. Il y a des films comme ça, qui semblent suspendus, comme s'ils n'étaient pas finis. Doit y avoir des clefs, des codes que je n'avais pas.

Capillairement, ils voulaient en venir où au juste? On voit bien que Russell cherche à filmer les années 70 avec les yeux d'un cinéaste des années 2010. On sent l'affection pour cette époque, une nostalgie peut-être, mais elle est tellement exagérée que cela finit par donner au film un style bien plus comique ou parodique qu'il ne devrait. Si bien que là où les personnages seraient bienvenus de nous prendre aux tripes... nous restons un peu sur notre faim.

Peut-on s'attacher comme on le voudrait à des personnages aussi proches de la clownerie? Sans savoir s'il faut rire ou pleurer, le spectateur n'est pas loin de s'ennuyer parfois.

Heureusement le réalisateur peut compter sur l'enthousiasme manifeste des acteurs qui ont peut-être cru au projet, qui se sont -qui sait?- imaginer participant à un grand film. Une chose est sûre : la joie, le plaisir qu'ils éprouvent sont évidents.

Personnellement, je n'avais pas été encore frappé par la capacité de jeu de Jennifer Lawrence par exemple. Dans son rôle de frappée, elle se pose là et pas qu'un peu! Après, toujours pareil, était-ce censé être drôle ou d'un pathétique émouvant? Je n'en sais rien. En tout cas, elle assure cette petite!

De même, je n'avais jamais vu Bradley Cooper dans un rôle aussi... échevelé. Ici, il semble prendre plaisir à dire et à faire un flic loufoque. Il m'a bien plu. C'est la première fois qu'il allume une petite lumière en moi. Je l'avais toujours trouvé transparent.

Mais dans le casting, il y en a une pour qui je pourrais carrément revoir le film, c'est la somptueuse Amy Adams. J'adore ce petit bout de donzelle! Ce n'est pas à proprement parler plastique. C'est une belle femme, entendons-nous bien, mais elle n'est pas non plus une bombe. Non, c'est bien plutôt dans son regard bleu que réside l'indéfinissable secret qui me chavire. Je m'y noie. Ses deux petites billes me bouleversent. Je suis hypnotisé. Rien que pour elle, je ne suis pas mécontent d'avoir vu ce petit film.
Alligator
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le 3 avr. 2014

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