American Gangster par klauskinski
Présenté un peu rapidement comme l'égal des grands films de gangsters que sont Le Parrain et autre Affranchis dont il s'inspire ouvertement, American gangster s'impose néanmoins comme un polar de très bonne facture. Ridley Scott s'appuie sur une matière scénaristique d'une richesse incroyable: le rêve américain appliqué au gangstérisme; il est d'ailleurs très étonnant que cette histoire vraie n'ait pas été exploitée plus tôt par Hollywood. La reconstitution rigoureuse de l'ambiance seventies est très réussie mais le bât blesse pour ce qui est de l'enchevêtrement des deux trajectoires personnelles, celle du flic et celle du gangster, qui s'avère parfois tiré par les cheveux. Le film déçoit aussi par le rythme de son montage, beaucoup trop haché et inadapté à l'ampleur de la fresque. Pour faire la fine bouche, on peut donc regretter au final que le réalisateur n'ait pas su dépasser son sujet, là où justement, un Scorsese avait su insuffler une énergie hallucinante à ses Affranchis et Coppola une puissance quasi mythique au Parrain.