L'histoire de l'Amérique a toujours constituée un puits sans fond d'inspiration pour le septième art, pas que d'ailleurs, tellement elle regorge de détails, d'intérêt et de puissance scénaristique. Mais s'il est des thèmes plus évoqués que d'autres, celui du racisme en fait évidemment parti, et c'est sur ce sujet que se penche American History X.

Loin du traitement habituel des luttes raciales entre gangs ou autres bandes extrémistes, Tony Kaye évoque son récit à travers les yeux de deux frères, tous deux liés à leur attachement commun d'une bande de néo nazi fasciste et extrémiste.
Là ou le réalisateur américain se distingue du film de genre c'est lorsqu'il superpose les histoires des frères et met en parallèle leurs propres évolutions. Ainsi on assiste rapidement à la mutation idéologique du frère ainé ( Edward Norton ) et de ses conséquences sur celle de son frère ( Edward Furlong ) et de sa famille. On suit donc de A à Z les explications, les causes et les conséquences de l'intrusion d'une idée xénophobe au sein d'une famille moyenne américaine. Le cinéaste sous tend évidemment le rôle prépondérant de l'éducation et de ses effets dévastateurs, des fréquentations et de l'environnement d'un individu, tout autant que l'absence d'instruction et de connaissances, haïr c'est ignorer semble t'ont nous souffler.

Si on peut reprocher au cinéaste une certaine naïveté dans l'évolution de ses personnages dû au caractère utopiste de son intrigue, il ne pourra être blâmer sur le fond de son message ou alors tout juste sur sa forme. La principale qualité d'American History X réside dans sa puissance de réalisation, le film est fort, décidé et intense, rien ne nous est épargné, pas même les quelques scènes de violence inouïe ( dont la fameuse scène du trottoir ) que possèdent le film et qui marquent les esprits, on assiste à un véritable film coup de poing dont on ressort groggy, conscient d'avoir prit un gros coup là ou ça fait mal. Si l'oeœuvre marque à ce point, la prestation des deux acteurs principaux n'y est pas étrangère, Eward Norton et Furlong campent intensément les rôles de ces frères dont la destinée tragique rend l'empathie facile et efficace. Norton prouve la qualité remarquable de son interprétation en interprétant les deux facettes de son personnage de manière convaincante et persuasive.

A travers le traitement d'un des sujets les plus fort et malheureusement encore des plus présents en Amérique, le réalisateur américain Tony Kaye signe un grand drame idéologique servi par de grands acteurs au sein d'une réalisation puissante et maitrisé, dont on reprochera tout de même les quelques maladresses d'intrigue et les candeurs scénaristiques.
Nicolas_Chausso
8
Écrit par

Créée

le 4 juin 2013

Critique lue 420 fois

Critique lue 420 fois

D'autres avis sur American History X

American History X
Kubritch
8

Régression

L'Amérique est un pays à deux visages. Réputée pour sa liberté d'entreprise et une réussite professionnelle ouverte à tous, elle connaît pourtant des poches de pauvreté, un communautarisme excluant...

le 23 juin 2014

41 j'aime

5

American History X
Norman-P
9

en prison c'est toi le nègre

Epoustouflant . Quel film ! une grande lecon de cinéma .le spectateur est passioné tout le long du film malgré sa cruauté qui'il dégage.Edward Norton est parfait rien à redire .ce film m'a plu des...

le 27 déc. 2012

32 j'aime

1

American History X
BobHarris
5

Faut rigoler.

La transformation d'un néo-nazi en bisounours, et cela en l'espace de deux heures. Faut dire qu'en zonzon il croise un détenu black qui lui raconte des blagues bien rigolotes donc, forcément, sa...

le 17 août 2011

22 j'aime

2

Du même critique

Le Faucon maltais
Nicolas_Chausso
5

Un classique trop classique

Véritable pionnier du film noir Le Faucon Maltais est à plus d'un titre une étape importante dans l'histoire du cinéma. Porté par beaucoup comme un des grands classiques du cinéma Américain, The...

le 10 juin 2013

29 j'aime

2

Cet obscur objet du désir
Nicolas_Chausso
8

Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus

«Cet obscur objet du désir», quel drôle de titre. Son origine vient d'une citation tirée du livre dont il est l'adaptation : «La Femme et le Pantin», de Pierre Louys. Le titre renvoie inévitablement...

le 19 juil. 2013

28 j'aime

1