Avez-vous déjà rêvé de buter votre voisin qui écoute Kendji Jirac en chantant à tue-tête ?
James DeMonaco l'a fait !
Réalisateur de la trilogie (pour l'instant) American Nightmare, il nous propose un film dont le concept est de pouvoir tuer n'importe qui pendant douze heures, à peine le temps de comprendre le calcul de l'impôt sur le revenu.
J'avais vu et aimé le premier avec Ethan Hawke en 2013, qui était sympa mais un peu limité techniquement, huis clos oblige.
Alors, qu'est-ce que ça donne cette fois, avec un budget un peu plus conséquent ?
Eh bien, plutôt mitigé.
Si le concept est loin d'être nouveau, avec un bon traitement, et surtout transposé aux États-Unis, on peut en faire quelque chose de pas mal.
Quoi de mieux qu'une mise en abyme pour critiquer la vente d'armes à feu dans la société américaine et la violence en découlant ?
Quel meilleur moment que celui-ci pour pondre un film, qui s'appelle "Élections", pour opposer deux candidats et leurs idées ?
Et enfin, quid de la critique de la fracture sociale, sur fond de lutte entre les Blancs, détenant, d'après le film, le capital, et les Noirs, le "neighborhood", cantonnés à un rôle de fardeau qu'il faudrait purger car gênant ?
On y était. On tenait là un sujet explosif, mais... non.
D'abord parce que les thèmes, aussi intéressants soient-ils, sont mal exploités, ou de façon insuffisante.
Ensuite, parce que le scénario est trop fragile: le héros se prend une bastos de fusil d'assaut mais galope comme si de rien n'était, une nana est prête à raser une épicerie pour une barre chocolatée, et enfin le gérant de cette même épicerie est prêt à sortir de son abri et risquer sa peau pour sauver cette même barre chocolatée, trois paquets de chips et l'épicerie avec, tant qu'à faire.
Personnellement, si j'étais dans une ville où on tire à vue sur les gens en pleine rue, j'y réfléchirai à deux fois.
C'est donc un scénario-prétexte qui nous est servi: prétexte pour défourailler, prétexte pour s'exposer inutilement, prétexte pour avoir une suite...
Attention quand même à l'overdose.