Amityville: Darkforce
3.9
Amityville: Darkforce

Film DTV (direct-to-video) de John Murlowski (1993)

Pour une fois qu'on a pas une œuvre surnotée sur internet, je savais au moins à quoi m'attendre. Après avoir fini Amityville : Darkforce, je trouve la note globale plutôt adaptée à son contenu.


On voit tout de suite que c'est un film des années 90. La qualité des images ne trompe pas, les fringues sont juste abominables et la représentation de la société est dépassée.


A l'inverse des autres Amityville que j'ai pu voir, AD n'est pas "passif", bien au contraire. Il démarre au quart de tour avec une flopée de personnes et de situations dans une ambiance décalée. Et pour l'instant, on est bien loin d'être connectés au sujet.


Les dialogues sont d'une grande finesse (ironie à peine perceptible). Je ne sais trop pourquoi il semble y avoir une certaine fascination pour l'ambiance "clochard" comme dans Street trash - en tout cas, le tournage est sur ce point réussi.


L'introduction du thème est aussi malheureuse que hasardeuse. Le héros (en tout cas ce qui semble l'être) prend en photo un clodo qui lui donne un superbe miroir - de facture étrange mais de ceux qu'on peut voir dans les musées - en lui disant que "c'est une possession familiale"...


Vu la tronche de l'objet, on se demande bien pourquoi ce gars dort dans la rue et encore plus la raison pour laquelle personne ne le lui a volé! Bon c'est vrai, ce truc semble avoir un pouvoir magique plutôt maléfique dirait-on - vive le cadeau empoisonné.


Le lien avec la maison hantée est vraiment tiré par les cheveux car, en plus de montrer des visions cauchemardesques, il laisse entrevoir la baraque. Etant donné les effets à court terme, seul des couillons dans un film oseraient y mettre les pieds - chose qu'ils feront très probablement -!


Et puis bon, dans les faits, je ne saisis pas trop pourquoi on a en plus besoin d'un foutu miroir maudit alors que le lieu désigné par ce dernier l'est déjà assez comme ça. C'est un peu trop à mon goût.


Deux scènes de cul plus tard, on a déjà trois morts, des rêves bizarres d'un mec aiguisant des couteaux et "séquences maléfiques" contre tout ceux qui ont osé approcher ce truc. Au moins, il est plus productif que les protagonistes de l'histoire!


Ceci dit, j'ai maintenant l'impression qu'ils ne mettront probablement pas les pieds à Amityville, le "problème" s'étant déplacé jusqu'à eux.


A 40 minutes environ, le film prend un virage totalement n'importequoitesque. Celui-ci navigue entre des sortes de "souvenirs refoulés" et hallucinations à propos d'un passé qui n'est pas celui du mec dont on parle. Afin de recouper cette trame incompréhensible avec Amityville, des scénaristes aussi feignasses qu'imbéciles ont inventé que le héros est en fait le fils du psychopathe qui a autrefois massacré toute sa famille. Le clochard si généreux n'était autre...que son père...Ouah, trop génial ces révélations!


On y insinue qu'en fait tous ces évènements auraient un effet psychologique grave sur le fiston - ou quelque chose dans ce style, c'est trop flou pour en être certain -, surtout en découvrant la vérité sur cet inconnu qu'il a fait enterrer. Cela est fait de manière assez grossière via une mise en scène malsaine avec des personnages encore plus malsains, les gros plans sur le gamin qui ouvre la bouche devant ce moment de violence.


Soit dit en passant, le "mythe" sur ce carnage est détourné parce que le rêve récurrent du personnage principal met en en scène la famille se faisant tuer par un une personne extérieure, fils inclus (càd son propre père), par quelqu'un d'autre.


Comme ressenti précédemment, le héros commence plus ou moins à perdre la boule. Lui et ses copains organisent une espèce d'exposition et c'est là que les "forces maléfiques" se déchaînent - éclairs ambiance maison d'horreur, le compteur qui crame sans raison apparente. Il devait forcément y avoir, dans le tas, un abruti qui a mis en place un sytème avec un fusil chargé (pourquoi est-ce toujours un noir?!).


La suite est d'un ridicule sans nom - le "combat" entre le miroir et son destinataire, la..."réalité parallèle" où il est envoyé, sa lutte désespérée pour ne pas "devenir un tueur", ses amis morts-vivants, etc.


J'ai tout de même bien ri lorsque l'inspecteur arrive et crie "NAAAAAN" (pour l'empêcher de tirer sur ses potes) et la dinde qui explose. Tout comme le "C'est dans ton saaaaang", mais qu'est-ce que c'est nase!


Tout bien réfléchi, le premier réflexe "intelligent" aurait dû être, tel que fait à la fin du film d'ailleurs, de bousiller la source du mal - à savoir...le miroir tout simplement.


AD se finit sur un quiproquo car les invités, choqués et apeurés par la scène du fusil, sont finalement convaincus d'une mise en scène géniale - à laquelle les deux agents de police participent sans trop comprendre.


BAM, rideau...


Je ne suis pas certain que 1h30 soient nécessaire pour réaliser une telle bouse. Le pire dans tout ça, c'est ce la réalisation est très loin d'être nulle...mais le scénario par contre...

nicaram
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le 13 mars 2019

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nicaram

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