MY ANACONDA DON'T WANT NONE UNLESS YOU GOT BUNS !

https://www.youtube.com/watch?v=LDZX4ooRsWs


Parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne, Francis, comme à son habitude est à son bureau, une main dans un paquet de Cheetos et l'autre dans le falzar. Voyez-vous, Francis s'excite pour un rien alors mettez-le en face d'une lune virevoltante et le larron n'en peux plus, il éructe en se finissant : "my anaconda don't !"


Une fois parfaitement détendu, Francis se laisse aller à la rêverie. "Anaconda, anaconda... C'est pas un film ça ?", se demande-t-il en frappant les touches de son clavier d'ordinateur. Après recherche, Francis se gargarise d'avoir eu raison. Anaconda était bien une série de films, il était donc bien devenu cinéphile. En faux cinéphile qu'il était, Francis croyait toujours qu'une suite était forcément meilleure que l'oeuvre originale, aussi boude-t-il les deux premiers opus pour tomber sur Anaconda 3, Offspring avec en rôle titre David Hasselhoff. En tant que fan incontesté, Francis saute alors sur l'occasion de briller une fois de plus.


*


Je crois que c'est un record. A peine le visionnage est-il lancé qu'Anaconda 3 me perd totalement : entre ces acteurs qui, de leurs démarches faussement assuré s'improvisent baroudeurs de l'extrême en territoire hostile (avec le sublime David Hasselhoff), une apparition très ''subtile'' d'un grand serpent phallique et une caméra ultra vomitive, je suis bon pour m'enfuir à toute jambe, fermer la porte à cette chose pour ne plus jamais revenir...seulement quelque chose ou plutôt quelqu'un me retient : Hasselhoff, encore lui ce petit salopard. Une réplique totalement nanardesque de sa part et me voilà déjà conquit.


Mais pas le temps de déguster de la punchline de haute volée que l'on s'éloigne de l'intérêt principal de ce film pour se concentrer sur d'autres protagonistes, aux visages lisses, inexpressifs. La confusion s'imposant à mon esprit me voilà déjà à pousser un cri de stupeur lorsque ma vision tombe sur un Gimli, en chair, en os et en voiture. Sorti de cette dernière, l'ami nain s'engouffre alors dans un complexe scientifique dans lequel ça papote de la météo, des petits serpents, des gros et surtout de projets supers secrets, le tout sublimé par une merveille de doublage (sans rire...ou presque). Ah et puis il faut bien qu'on comprenne que l'on est chez des scientifiques qui ne déconnent pas alors on te fout des bip bip un peu partout ainsi que les fameux précipités jaune ou rouge dans des éprouvettes. Je sens monter en moi un violent désir de mort que je ne parviens pas à réprimer...


Bref, pour faire avancer le schmilblick mieux vaut ne pas s'attarder sur des détails aussi insignifiants comme la création génétique d'un nouveau type d'anaconda (parce que ça ferait cool à un vernissage d'art moderne), le piètre jeu d'acteur de notre, pourtant si convainquant, Gimli, les réprimandes des scientifiques qui veulent un plus grand vivarium pour leur phallus géant... toussa toussa, petite référence à Jurrasic Park glissée sous le bureau, toussa toussa, des dialogues pertinents causant vaguement de commercialiser un sérum grâce à du venin...enfin des grands classiques, quoi... Mais putain où est David Hasselhoff, ventrebleu ?!!!


Au lieu de ça, Gimli joue de la lampe torche sur le serpent, ce qui a tôt fait de sérieusement l'emmerder. Ni une ni deux, la bestiole s'emballe, marave les murs de sa prison à coup de queue et finit par les briser en mille éclats. Se ruant sur le premier clampin ayant osé gâcher l'argent du contribuable en faisant du jus d'ananas dans leurs éprouvettes, l'anaconda tue, transperce, pour le bonheur de nos yeux molestés par de la CGI dégueulasse. Bien qu'armé comme Rambo, le personnel se fait rapidement dépasser et c'est non pas un, mais deux saloperies géantes (un mâle et une femelle je précise car je sens que c'est important pour le scénario) qui se font la malle dans la forêt.


N'attendant guère que le classique "Eh ! Maintenant qu'on a bien foutu la merde avec notre monstre débile, vous allez me rassembler une troupe de choc pour lui poutrer la gueule et fissa" retentisse, ce fut mon Hasselohff-signal qui vibra, m’annonçant que cela allait faire mal sous peu.


Devant l'armada de chasseurs-bourrés (pléonasme ?) réuni à la hâte, le représentant du complexe scientifique leur tint à peu près ce langage :



  • Vous rechercherez un anaconda d'environ vingt mètres...

  • Comme ma bite !

  • Il a un grand cou visqueux...

  • Comme ma bite !

  • Se déplace lourdement...

  • Comme ma bite !

  • Et a de petits yeux jaune, l'air sournois, vous voyez ?

  • Comme ma bi... Ah bah non en fait.

  • Tout le monde a compris ?

  • Euh... Ms'ieur ? Ouais euh je me demandais il est où Hasselhoff ?

  • Il est en chemin, rassurez vous. Vous êtes bien assez pour commencer la chasse, j'ai confiance.

  • Mais on est que des personnages secondaires, j'veux dire... J'veux pas crever quoi...

  • Depuis quand vous lisez le script vous autres ?


Sans apporter de réponse valable à la sempiternelle question, notre bande de foudingues de la gachette part alors en expédition traquer du serpent, emmenant avec eux une nana du complexe qui, visiblement, à quelque chose à compenser. En même temps, face à un anaconda, le complexe de castration etcétéra. Toujours est-il que le serpent est localisé chez un honnête fermier qui manque à l'appel lorsque la cavalerie débarque et ne trouve rien de plus qu'une fausse tension. Ouais bon le chef se fait éventrer et ça défouraille comme à Peleliu mais ce n'est pas ce que j'appelle de la tension bien instaurée. Pour des chasseurs experts ils sont bien abrutis, moi je vous dit. Ca meurt, ça fait exploser des trucs...tout va mal dans le monde des effets spéciaux jusqu'à ce que Hasselhoff débarque et qu'on en ait enfin pour son argent.


Bon je ne vous cache pas que son arrivée n'apporte rien à l'histoire vu que son unique conseil est : "surtout dès que vous l'appercevez, vous lui tirez dessus". Et bien merci, je pense que tout le monde a eu son épiphanie grâce à toi, tu en as d'autres des idées malignes ? "Oui, tiens toi le glandu au chapeau, apporte moi mon Bat-détecteu... je veux dire mon Super-détecteur de monstre !" Ce à quoi le glandu en question aurait pu répliquer qu'ils avaient déjà un bitonio pour suivre à la trace l'anaconda mais passons.


Passons beaucoup d'ailleurs parce qu'on a pas envie de se répéter toutes les deux lignes. Sachez simplement qu'une nana se barbouille de boue pour échapper au serpent (et pour exciter le plus lubrique de nos concitoyens), ça cause pour faire du remplissage, ça drague parce qu'il faut bien que l'on s'attache blablabla... ça meurt, ça meurt et re-meurt et TWIST putain ! Hasselhoff est en réalité un traître à la solde de PETA je suppose vu qu'il refuse de se farcir le serpent en préférant abattre l'un de ses potes. Après explication, on apprend qu'Hasselhoff travaille pour Gimli et que ce dernier l'a chargé de lui rapporter un bébé serpent géant pour un bon gros pactole (vous vous souvenez il y en avait deux des bestioles). Manque de pot, la moyennement jolie nana se débarrasse d'Hasselhoff, le laisse crever au milieu des bébés serpents et boum, explosion, et que je marche sans la regarder. Badass...enfin faut pas pousser. Dans le petit monde des mauvais films on appelle ça une fin.


*


On avait beau avoir tué son idole, Francis eu le sentiment de vivre un de ces moments rares qu'on ne connait qu'une fois dans sa vie : l'illumination. Hélas, sa béatitude fut de courte durée, le temps de lancer le dernier Nicki Minaj...

Fosca

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