Tout est bon dans le cochon dit-on... Et tout est mauvais dans le serpent dira-t-on. Je crois bien que la réalisation de ce film a pris un sacré coup de vieux : mauvaise lumière, image opaque, mauvais plans, tous les personnages sont sur le même piédestal (c'est-à-dire pas bien haut), ont un même niveau d'importance (c'est-à-dire pas bien haut), immergés dans une brume caricaturale de l'Amazonie, piégés dans ce scénario de bas étage.

Alors d'accord... 1997 c'est déjà loin, et le numérique était à l'état embryonnaire mais bon, ça ne veut pas dire qu'il faut bâcler son travail mon bon Llosa. L'image informatique du serpent en a pris un sacré coup derrière les oreilles, en particulier lorsque le reptile s'enroule autour de ses victimes pour leur bouffer la tête : on voit bien que ce n'est qu'un trucage, même si on le sait parfaitement bien, mais on ressort entièrement de la bulle cinématographique dans laquelle sont censés nous envelopper tous les films dignement réalisés.

Lopez en petite tenue, nuisette avec rien en dessous, un petit baiser commercial vite donné (comme ça on peut passer plus vite au sujet principal du film), et puis le scénario : un bateau navigue tranquillement, d'un point A à un point B, et sa tranquillité est cassée par de brusques ruptures de (pi)ton, des attaques reptiliennes sous-marines basées (heureusement) sur les codes du cinéma d'horreur, on assiste alors à une sorte de "Dents De La Mer" amazonienne (la bête devrait être là mais ne s'y trouve malheureusement pas), version série B. Facile comme controverse me diriez-vous? Franchement, mais quel cruel manque de dynamisme, de rythme, de souffle dans ce film, l'ensemble paraissant délicieusement faiblard, malade même.

Evidemment, cette oeuvre assez ingrate ne peut éviter le lot de faiblesses des longs-métrages tuberculeux, comme la galerie de personnages caricaturaux. Jon Voigt ne semble pas très concerné par son rôle. Terriblement vieilli, il affiche ostensiblement, en permanence, une moue horripilante pleine de haine et de sournoiserie, yeux mi-clos, bouche "mauvaise", emplie de dégoût. J'en ai rigolé aux éclats... Le personnage principal joué par Jennifer Lopez, n'est autre qu'une réalisatrice qui essaie de percer, ...personnellement, j'y vois la vie professionnelle de Luis Llosa, le miroir de la vie du réalisateur qui se décide enfin à tourner pour de vrai, à la fin du film. Vertigineux...
ErrolGardner
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le 21 août 2014

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