Tarkovski au sommet : Roublev Rocks (Confinement n°11)

Après une petite semaine sans nouveaux films à la vue, je me retrouve avec l'oeuvre de Tarkovski, que j'avais vue partiellement il y a quelques années. Et puis, j'ai toujours à rien à faire durant ce confinement, ducoup j'ai commencé à me refaire la filmographie de ce bon vieux russe à la moustache et au regard perçant qu'est Tarkovski.
Après une re- dite de Stalker, encore une fois superbe, je m'attarde sur Andrei Roublev, second film de 1966 de Tarkovski. Outre qu'ils ont le même prénom, cette fresque historique sur la Russie du 15e siècle est tout simplement un pur bijou.
Long de près de 3h, Tarkovski de nouveau à nous enchanter avec une mise en scène aussi inventive qu' incroyablement prenante : les moments oniriques et mystiques sont tous aussi bien gérés, et ce film d'auteur est presque de l'ordre d'un tableau que même un certain Kubrick n'arrive pas à la cheville.
Les acteurs sont aussi assez crédibles dans leur rôle, même Anatoli solonitsyne au sommet de sa carrière avec le rôle- titre, et le rythme est aussi long qu'envoûtant. La grande force de ce film c'est aussi sa musique, tout aussi absente qu'entrainante, et ce montage qui nous hypnotise par ces images grandioses.


Andrei Roublev est une expérience pour les cinéphiles. Comme tout Tarkovski qui se respecte, c'est un pur chef d'oeuvre de mise en scène et de thématique, où tout porte sur la création de Dieu et la représentation d'une Russie affaibli dans une dictature corrompue (on sent bien la comparaison avec l'URSS). Que dire de sa photographie qui est absolument splendide, et de son souffle méta complètement épique à souhait ?
Andrei Roublev, c'est un très, très grand film. On ne peut que s'incliner devant une oeuvre aussi poétique, mystique, riche et dense devant le cinéaste russe, et le pire c'est que son second film ! Si seulement il n'avait pas été empoisonné sur le tournage de Stalker et qu'il n'était pas mort aussi tôt, qui sait combien de chef d'oeuvres il aurait encore écrit et tourné.


Andrei Roublev, un chef d'oeuvre russe incontournable. Un jour de pluie, avec un petit truc à manger, un délice pour votre confinement.

Mathieu_Renard
10
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le 3 mai 2020

Critique lue 96 fois

Matt  Fox

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