Film un peu plus traditionnel de la part de Kitano avec ce Aniki, mon frère. Toutefois, il n'abandonne pas le pessimisme qui entoure l'ensemble de ses oeuvres ou presque. Même si la fin s'annonce enfin un peu plus positive que d'habitude pour l'un des protagonistes.
Brother (son titre en anglais) est également la première expérience en tant que metteur en scène pour Kitano aux USA. Une très grande partie de son film se déroule à Los Angeles. Pas question de voir le strass et les paillettes, ni le joli côté de la ville, c'est bien dans la noirceur de celle-ci avec ses sales quartiers et ses bas-fonds que Kitano nous emmène.
Après un début de film qui nous explique pourquoi Aniki doit quitter le Japon, nous arrivons donc aux USA. Et là, c'est l'ascension de l'ancien yakuza aux States qui nous est montré. Avec l'aide de son frère et de trois autres petites frappes, ils vont prendre possession des différents quartiers environnants leur repère. Tout semble se dérouler pour le mieux, d'autant qu'Aniki est rejoint par un ancien allié venu tout droit du Japon. Grosse montée en puissance, l'accession à une forme de gloire pour nos héros. Les Mexicains n'ont pas fait long feu face à la force de notre gang. Un événement important va faire basculer le destin de nos héros, celui de l'association à la triade japonaise.
Le début du film est assez réussi car on a une belle confrontation entre le vieux yakuza et son jeune frère. Un choc de génération assez drôle, surtout que Aniki est plutôt doué dans l'art de tuer le monde. Ce qui a le don d'épater ses plus jeunes comparses. Quelques moments à gauche et à droite font passer la pillule comme pour rien. La suite, après l'association est somme toute assez classique. Car si combattre les Mexicains était assez facile, même si on s'allie à la triade, attaquer la mafia italienne n'est pas chose aisée. D'ailleurs, c'est à partir de ce moment-là que l'on retrouve l'incroyable dose de pessimisme chez Kitano, via son personnage: "Nous sommes tous morts", dit avec un grand sourire. Ce film est également une belle histoire d'amitié entre Aniki, et le personnage noir de l'histoire, qui va devenir son ami, son frère.
Je dirais que Kitano nous signe un film en-dessous de d'habitude, n'explorant pas à fond ses thèmes habituels mais qui nous livre une oeuvre de yakuza très correcte, avec des acteurs doués en la personne de Omar Epps et de Kitano lui-même. Personnellement, ce fut un agréable moment.
batman1985
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le 6 mai 2011

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