Après le cuisant échec critique et commercial de « Valérian et la cité des mille planètes » en 2017, c’est ce film, intitulé « Anna », qui devait relancer Besson et sa société EuropaCorp (placée en redressement financier). Malheureusement, c’est encore raté. Au contraire, ce 18ème long-métrage du pape de l’action à la française pourrait bien être le dernier …
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En fait, avec cette histoire de jeune femme prise en étau entre le KGB et la CIA à la fin des années 80, Besson tente un retour aux sources. Cette fois, ce n’est pas Anne Parillaud (« Nikita ») qui incarne cette femme espionne en quête de liberté mais la top-modèle russe Sasha Luss. Elle n’est plus entourée par Tchéky Karyo et Jean-Hugues Anglade mais par Luke Evans et Cillian Murphy. En bref, « Anna » c’est « Nikita » 30 ans après, avec des personnages russes et américains à la place de personnages français. Voilà où Besson est arrivé : se citer lui-même.
Pire : contrairement à son habitude, Besson se contente du strict minimum. Il ne propose rien de neuf. Les enjeux, les rebondissements et même les scènes d’action manquent cruellement d’originalité. Dans l’ensemble, tout est déjà vu. On se souvient par exemple des impressionnants affrontements physiques d’ « Atomic Blonde » (réalisé par David Leitch en 2017) ou de l’ambiance oppressante du « Red Sparrow » de Francis Lawrence sorti l’an dernier. Ces deux films, qui traitent du même sujet qu’ « Anna », resteront sans aucun doute beaucoup plus longtemps dans les mémoires.
Même le retour d’Eric Serra à la musique passe inaperçu. C’est dire ! En bref, « Anna » est un film d’espionnage-action banal. On est très loin de ce que Besson nous proposait dans les années 90 (« Nikita », « Léon », « Le Cinquième élément » …) et même de son « Lucy » de 2014. C’est vraiment dommage. Espérons seulement que cet échec annoncé poussera le réalisateur français à se réinventer pour produire, à l’avenir, des films plus originaux !