J'avais envie de le défendre face à la presse "Gala" du cinéma mais c'est quand même moyen

Comme annoncé dans le titre de cette critique, j'avais presque envie de surévaluer ce film avec une critique malhonnêteté juste pour ridiculiser cette presse qui ne tient plus depuis longtemps son "prestige" ancien, la faute à des critiques superficielles voire ici qui semblent davantage sortis de la presse "people" que de cerveaux analytiques et détachés d'un contexte qui, s'il n'explique pas le film, n'a pas à figurer dans une critique. En clair, lire du texte qui se résume à "Besson c'est nul don je vais enfoncer le clou alors que j'ai mis 3 points de plus au dernier film du même niveau ihih" ou "Il a déjà développe ce thème" (et..?) sans rien sur le film en lui-même, ça fait tâche. Et je dis cela alors que j'en ai rien à branler de Besson ou de tout autre réalisateur (dans ce cas spécifique, je n'ai de souvenir impérissable sur aucun de ses films à part peut-être Subway qui était un bon moment quasi hypnotique), seuls les films m'intéressent, mais je ne supporte pas de voir de tels gourous en carton pâte qui osent donner des leçons.
Pour preuve de mon non-attachement à ce film, car non je ne suis pas un fanboy en larmes, je vais livrer mon impression sincère : oui, ce film est très moyen.


En fait, je ne vais pas tourner autour du pot, le problème vient clairement de la progression de l'intrigue qui ne fait que tourner en rond, multipliant les retournements de situation (souvent en carton, mais surtout resucés à chaque fois sur les précédents) pour aboutir à un final tout aussi non crédible que touché par le syndrome du pétard mouillé.


Alors je passe sur la caricature des américains et russes très poussiéreuse qui est rattrapée par une esthétique et des décors très soignés. Certes, les personnages sont dessinés à gros traits, les pays charcutés par le couperet de la caricature qui ne semble même pas satirique, mais au moins le voyage est sacrément classe, notamment Paris, la french touch que n'ont pas les américains :p De même, les personnages ont plutôt une bonne gueule et jouent bien. Sur la forme, il n'y a donc rien à dire, notamment également sur les scènes d'action assez cool (dans un style "James Bond", i.e. personnages qui passent entre les balles, etc.). J'en viens donc au premier caillou qui empêche la sauce de prendre : Anna. Ce personnage vampirise le film comme le titre l'annonçait...malheureusement il n'est ni très intéressant, ni très attachant pour que vraiment on ait envie de la voir aboutir quelque part. Déjà, son enfance à coups de retours en arrière extrêmement ridicules, rapides et bâclés empêchent le personnage de se construire. Ensuite, le style sans émotion c'est "cool" mais malheureusement cela empêche tout attachement émotionnel. Enfin, le passé de canon russe caricatural (prostitution, maris bourrins limite violents, etc.) n'aide pas non plus. L'équation est donc simple : le film tourne énormément autour d'un personnage qui lui-même n'a pas grand intérêt, du coup le film coule.


Enfin, là encore, on connaît des films qui restent divertissants malgré des personnagesprincipaux caricaturaux et "vides", comme les anciens James Bond justement. Cela tenait soit à un environnement original et/ou des superméchants et/ou à une intrigue "énorme" et/ou que sais-je encore. Mais ici, le film va enchaîner les retours en arrière pour dire comment en fait Anna a réussi son coup d'échec (ou de poker voire de loto souvent !) pour en arriver là. Ma foi, pourquoi pas ? Malheureusement, tout ceci ne fait que converger vers un grand n'importe quoi invraisemblable qui diminue en intensité pour finir à une très pathétique scène de fin dans un square tellement nunuche qu'on aurait presque envie de se cacher. En clair : tout le film qui reposait sur la "coolitude" du monde des espions (KGB, CIA) s'effondre par leur satire involontaire (car le film n'a manifestement jamais cette intention). En clair, ça fait un peu Musso du cinéma, un autre "


En résumé, oui Anna est un film moyen, mais pour des raisons concrètes et pas parce que "Besson c nul". Commençant pourtant bien grâce à son esthétique classieuse et l'ampleur de son scénario, il finit par se noyer dans le ridicule et le fade, la faute à des rebondissements qui décrédibilisent le film toute n lui retirant toute son intensité, mais aussi à son personnage jamais correctement développé. Pour autant, les lieux traversés, l'action générale (sauf à la fin) et les intrigues plus périphériques sauvent le film qui reste en surface sans vraiment être non plus un pur film d'action jouissif.

Foulcher
5
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le 12 août 2019

Critique lue 180 fois

Foulcher

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