Face à l'échec artistique du premier Annabelle, le réalisateur John R. Leonetti (L'Effet papillon 2 et Mortal Kombat : Destruction finale) disparu totalement de l'univers de Conjuring, se faisant remplacer directement par le nouveau poulain de James Wan, David F. Sandberg. Alors qu'il venait de réaliser un court-métrage ensuite mué en film produit par le réalisateur malaisien expérimenté, ce nouveau metteur en scène inscrit son travail dans la continuité de ce que Wan avait pu faire, sa propre personnalité en plus.


Commençant sur un concept déjà mieux présenté que le premier film, il déroule son introduction à ses personnages, son intrigue et son décors en un petit quart-d'heure très réussi, où il citera presque la mise en scène de James Wan en reprenant sa manière de filmer la première entrée dans une maison possiblement hantée. Dès le départ porté sur la religion, il pose les bases de ce que sera son oeuvre : un film d'épouvante bien filmé à l'ambiance très chaude, porté par de jeunes actrices très talentueuses et portant sur une dizaine de religieuses qui se trouveront en confrontation avec des esprits démoniaques.


On comprend dès cette introduction que le niveau a considérablement augmenté; que ce soit en considération du moment choc de l'accident de voiture ou de l'arrivée des enfants dans la maison austère du couple Mullins, tout est travaillé de sorte à questionner le spectateur sur l'expérience qu'il s'apprête à vivre. Et tout comme pour les Conjuring, Annabelle 2 : La Création du mal avance crescendo dans l'horreur en présentant une photographie des plus soignées.


Etrangement joli pour un film d'épouvante populaire mis au point par un jeune réalisateur (bien plus que Shazam!, qui s'inscrit dans un univers de la Warner comptant également dans ses rangs James Wan), Annabelle 2 a la grande qualité de ne pas se contenter de recycler ce qui a fait le succès de la franchise pour fonctionner, ou de pousser dans leurs retranchements des idées neuves amenées depuis Les Dossiers Warren.


Loin de repomper jusqu'à la moelle une saga qui aura regagné en estime grâce à ce film, La Création du mal étoffe sa mythologie en décrivant, une certaine humanité, les origines dramatiques d'une poupée qui terrifie depuis des années. Il cherche à se point à crédibiliser l'univers de Wan qu'il va jusqu'à faire une passerelle avec le premier volet de cette trilogie de spin-offs, parvenant à accomplir l'exploit dingue de donner du sens et de l'intérêt au commencement du précédent Annabelle, qui répétons le ne valait rien.


Il développe ainsi une intrigue liée aux autres volets officiels/spin-offs, présentant même une photo avec La Nonne, lançant des petites références intéressantes par ci par là, et si l'idée d'un univers connecté et étendu reste alléchante, il faudrait pour sa réussite et sa pérennité produire des films qui serait exclusivement dans cette lignée, à la croisée entre le fidèle et l'original, entre l'influence de Wan et le talent de base de Sandberg, qui filme cependant aussi mal l'incrustation d'effets spéciaux au sein de scène horrifiques qu'Andy Muschietti avec Ca.


La Création du mal n'échappera pas aux mêmes critiques que son modèle : ayant opté pour du classicisme pur, il excelle dans ce qu'il fait mais ne vise jamais l'originalité des montées en tension ou de son intrigue globale, excellant principalement dans la manière bien propre à lui qu'il a de poser son atmosphère, de présenter l'arrivée de ses personnages dans une scène que l'on sait d'épouvante, d'amener et de d'étendre des séquences à jumpscares sans en placer aucun (c'est aussi réussi que pour Le Cas Enfield, sommet de tension de la saga), l'intérêt de la caméra de Sandberg résident au même emplacement que celle de Wan : dans ses mouvements perpétuels et fantomatiques, meilleur moyen de rassembler technique et effroi, sans avoir cependant besoin de devenir ultra-violent ou sensationnaliste pour effrayer/marquer les esprits de ses spectateurs.


Une vraie bonne surprise, peut-être un poil trop classique mais d'une efficacité réjouissante. Annabelle 2, ou comment passer d'une trilogie qui s'annonçait désastreuse à l'envie de voir encore plusieurs films sur ce même sujet, le personnage d'Annabelle, la vraie poupée apparaissant plusieurs fois dans l'intrigue sans pour autant l'avoir liée à l'esprit démoniaque que l'on connaît. Du bon travail pour un deuxième film, qui plus est.

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le 22 sept. 2019

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FloBerne

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