Les dix premières minutes ont suffit à me convaincre que j'allais m'ennuyer pendant les deux heures restantes.
Et pourtant, la bande annonce comme l'éclairage à la bougie réussissaient à mettre en péril l'authenticité de William Shakespeare. Alors comment en est-on arrivé à cela ?
Il ne faut pas chercher bien loin pour en imputer la faute à Roland Emmerich, qui est un piètre réalisateur (2012 approchant l'apogée de son ignominie). Comment a-t-on pu lui laisser un scénario de cet envergure entre les mains ? Il est certain qu'après Anonymous je ne me laisserais plus aller à me déplacer pour son prochain film.
La mise en abime théâtrale du début laissait présager une narration des plus limpides mais il n'en est rien, dès que l'on quitte la scène nous plongeons dans une mise en scène qui ne cessera de perdre le spectateur.
Tout le début n'est que cafouillage et incompréhension entre les sauts dans le temps, vous vous devez de ne pas perdre le fil pour savoir qui est qui et qui fait quoi. Si bien que ce montage infâme réussi à vous décrocher d'emblée. Difficile ensuite de continuer à garder son sérieux face à une mise en scène atrophiée. Du coup le scénario en perd sa dramaturgie et sa soit disant révélation sur Shakespeare.
Autant je me préparait à croire à cette version, mais il n'est tout simplement pas possible d'y adhérer avec Roland Emmerich aux commandes.
Il fait d'ailleurs du personnage de l'écrivain un acteur stupide et opportuniste aussi bête que ses pieds. Le film démonte donc bêtement le personnage et ne construit aucune intrigue autour du soit disant charlatan.
L'éclairage des plans à la bougie ayant accroché mon œil vers ce film, je ne vous cache pas ma déception face aux plans banales. Kubrick sublimait ses plans en mettant en valeur cet éclairage avec des objectifs étonnants. Il n'en est rien ici, surtout que les plans de bougie beaucoup trop appuyés histoire de bien rappeler l'effet ne viennent que renforcer la bêtise de la mise en scène.
Kenneth Branagh eut été un excellent choix de réalisateur pour un scénario Shakespearien, malheureusement le personnage autant que les pièces ne sont pas vraiment mis en valeur dans cette mascarade qui avait le budget pour arriver à un nanar scandaleux. Le scénario en devient grotesque et les frasques de la reine et de ses disciples nous passent bien au-dessus après des films plus ambitieux sur la reine Elizabeth.
Contentez vous de la bande annonce et vous ne perdrez pas deux heures de votre temps.
LuluCiné
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le 9 janv. 2012

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