Oubliez la langue de Shakespeare pour celle d'Oxford

Anonymous adapte la théorie selon laquelle William Shakespeare n’était qu’un prête-nom pour un noble qui, de par sa station, ne pouvait se permettre d’écrire. C’est vrai que je déteste ce genre de théorie, Shakespeare était trop pauvre pour pouvoir écrire, Mary Shelley était une femme… Mais j’étais prêtes à me laisser emporter par la magie du cinéma. Seulement voilà il a fallu que Rolland, en bon réalisateur de film catastrophe qu’il est, y aille de ses gros sabots. Si gros qu’il fait faire achever des soldats d’un champs de bataille à coup de pistolets pour faire plus hollywoodiens, je suppose, alors que l’épée (bien à la ceinture) c’est plus simple, plus rapide (surtout quand il faut recharger après chaque balle), moins cher et surtout plus historique, pareil pour la tentative d’assassinat, bon tout ça c’est peut-être un détail pour vous (mais pour moi ça veux dire beaucoup), mais c’est symptomatique et ça me fait grincer des dents.
Toujours avec ses gros sabots, Rolland nous afflige d’un Shakespeare avide d’argent et de femmes et va jusqu’à caster Emily, la femme n°2 de Ross dans Friends, pour s’assurer qu’on la déteste sans avoir à nous expliquer pourquoi. Toujours en parlant de casting, si j’adore Rhys Ifans et que je ne peux pas ne pas l’aimer, le choix de casting pour Oxford jeune est horrible. Je crois qu’ils n’auraient pas pu choisir plus antipathique et pédant.
Et comme si cela ne suffisait pas on nous sert un scenario brouillion et éparpillé entre flash back, love story, enfance, politique… ça devient incompréhensible. Et pire encore on s’attarde un long moment sur Shakespeare. Je veux bien accepter les prémices d’un Shakespeare n’étant qu’un nom, mais pourquoi fallait-il trainer son cadavre dans la boue et passer tous ce temps d’écran à nous démontrer à quel point notre bon William est un ruffian ? Le scénario est bien assez fouilli comme ça, pourquoi ne pas supprimer toute l’histoire autour des pauvres écrivains et faire de Shakespeare le personnage de Ben Jonson, écrivain naïf. L’histoire en aurait été simplifiée et cela aurait supprimé les parties les moins intéressantes, qui en plus ne servent vraiment pas à grand choses.
Bon oui peut-être que le film est relativement beau, mais vraiment il n’y a pas grand-chose à sauver.

NaiaPhykit
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Netflix me connaît pas si bien, en fait

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le 28 juin 2015

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NaiaPhykit

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