Le premier volet d’Ant-Man m’avait bluffé. Je m’attendais à une catastrophe complète et ne voyais absolument pas l’intérêt d’adapter ce personnage Marvel qui n’avait que peu de place dans cet univers déjà fort chargé à mon goût. Et au final, cela s’était avéré être un film de casse inventif couplé à une comédie familiale fort sympathique.


Je n’avais pas d’attente particulière pour ce volet si ce n’est de servir de transition à propulser ce personnage dans la lutte contre Thanos.


Le film se passe juste avant les évènements d’Avengers 3. Il faudra donc attendre la scène mid-credits pour avoir une connexion aux évènements par l’évaporation de Hank Pym et Hope laissant Scott Lang coincé dans les méandres du vide subatomique (rien que cela !). De là, à voir s’il va en sortir par lui-même et en quelque sorte déceler les secrets des voyages dans le couloir quantique ou s’il sera sauvé par Iron Man (et consorts) pour devenir une arme dans les mains d’un gros bras.



Nothing can prepare you for what's coming.



Paul Rudd est donc toujours aussi bon en incarnant un Scott Lang aussi paumé qu’attachant. Sa relation avec sa petite fille (qui est absolument adorable et offre une très bonne performance d’actrice) reste mise en avant ce qui continue de souligner l’ancrage de cette série dans la comédie familiale. Il forme maintenant un duo avec Evangeline Lilly reprenant le rôle de Hope Van Dyne et entrant complètement dans le personnage de the Wasp. Leur duo fonctionne bien et semble naturel tandis que l’action de the Wasp rend bien, au point même de faire passer Ant-Man pour le sidekick de sa propre histoire. Michael Douglas incarnant Hank Pym semble étonnamment toujours à l’aise dans cet univers lui redonnant un coup de jeunesse (à coup de CGI vraiment bien foutu). Et Michael Pena jouant l’acolyte boulet/comique s’incruste dans l’histoire à coups de pied de biche amenant surtout la touche d’humour, parfois bien calibré, parfois fort lourd. Mais on voit que le cast prend plaisir à tourner ce qui se transmet au spectateur. Par contre le reste de la troupe (dont le rappeur T.I.) ne servent vraiment à rien et semble être juste venu gratter leur chèque. Autant dans le premier épisode, je trouvais que cet ‘entourage’ amenait vraiment une dynamique efficace, autant dans cet épisode-ci, je trouve leurs interventions inintéressantes.


Le synopsis va les voir essayer de ramener Janet Van Dyne, (the Wasp originale), jouée par Michelle Pfeiffer, perdue depuis 30 ans dans les tunnels obscurs de la science quantique (cherche pas à comprendre, c’est de la physique quantique on te dit)… tandis qu’une menace fantomatique va vouloir les stopper à tout prix.


Bien entendu… Ils finiront par y arriver. Ce qui est un peu dommage parce que cela dédramatise toute la situation familiale de la famille Pym et surtout le rendu est un peu trop simpliste. On espérait que le cœur de l’aventure soit une exploration de ce monde subatomique avec ces créatures le hantant et ses règles physiques propres. Mais au final, on n’en verra vraiment pas grand-chose et on n’en saura rien (pas même comment Michelle fait pour rester si fraiche après 30 ans passé à errer dans le continentum espace-temps – ouais, moi aussi, j’ai un doctorat en science-fiction).


Du coup le rôle de Michelle est assez limité, ce qui ne lui donne vraiment pas l’occasion de mettre son talent d’actrice en avant, ni de rendre son rôle très crédible. Les flashbacks dans lesquelles elle apparait montre aussi tout le talent des effets spéciaux rajeunissants tant c’est imperceptible. On dirait presque des images d’époque tournés dans ses heures glorieuses.


Du côté des méchants, on a l’apparition de the Ghost interprétée par Hanah John-Kamen. Le personnage en soi est intéressant mais pas assez travaillé par des moments de présence seule à l’écran. Et le scénario ne lui rend vraiment pas justice…


Ava devient the Ghost suite à une expérience de son père qui a dégénéré tuant au passage ses parents. Le père en question avait été renvoyé par Hank Pym. Elle croit que c’est par égo, il lui dit que c’était juste un traitre… Et bang toute la justification de la vengeance qu’elle peut avoir sur Hank Pym est boycotté en une phrase que tout le monde prend pour argent comptant… C’est dommage parce que Hank Pym dans les comics est un personnage qui a beaucoup de côtés sombres. Et s’il avait vraiment fauté par égo, cela aurait rendu plus profond l’intrigue.


Son jeu d’actrice est intéressant et il est plaisant d’avoir un personnage mauvais uniquement dû à une situation de vie ou de mort et devenant incontrôlable à cause de la douleur ressentie. Ses pouvoirs sont potentiellement dévastateurs et aurait pu laisser place à des scènes d’action et de traque incroyables avec le personnage sortant de nulle part à tout moment. Une scène de poursuite dans des couloirs sombres avec le Ghost jaillissant des murs en mode jump scares aurait été vraiment intéressante (même si non correspondant au ton du film).


Les scènes de combat d’une manière générale ne sont pas follement intéressantes. Et les scènes les plus intéressantes sont quand the Wasp affronte du menu fretin humain… Par contre les effets spéciaux de toutes les scènes sont absolument parfaits. On n’y voit aucun défaut. Malgré les combats peu marquants, l’action n’y est pas pour autant morne. On a le droit à la classique scène de course-poursuite dans San Francisco sauf que celle-ci s’effectue avec un véhicule pris en chasse qui change de taille à volonté et offre des possibilités d’action complètement inédites jusque-là. Ça ne donne pas des images de dingues mais c’est suffisant créatif que pour être vraiment plaisant (ça change de la scène de course-poursuite merdique de Black Panther). Et que ce soit dans les scènes de poursuites ou de baston, la fluidité de l’action reste à tout moment parfaitement claire et lisible.


Et le film est rempli d’objets que l’on rétrécit et/ou augmente en taille ce qui rend le rêve de tous les gosses ayant grandi avec Dragon Ball Z de voir s’étaler devant les yeux les effets des fameuses capsules permettant d’emporter dans sa poche sa maison, ses véhicules et tout son bordel !



If you two are finished comparing sizes...



Pour finir sur les aspects positifs du film, on peut parler de l’assignation à résidence de Scott Lang qui offre une dynamicité dans l’enchainement des scènes et un enjeu personnel au personnage. C’est l’occasion d’ajouter de l’humour et de travailler le côté familial du récit. La 3D est quant à elle de très bonne facture bien qu’elle ne soit pas fort utilisée dans le récit.


Maintenant on va pouvoir voler dans les plumes du film qui nous offre un script merdique à souhait !! L’enjeu premier étant de ramener un personnage disparu depuis plus de 30 ans et dont on n’a nullement besoin. Au pire des cas, si on ne réussit pas à la récupérer vivante, la situation reste juste inchangée. Du coup, aucun enjeu ne s’en dégage, et ça, c’est problématique. Et dans le meilleur des cas, on la récupère et on casse immédiatement l’aspect dramatique de la famille Pym/Van Dyne. Du coup, si ce n’est pas pour que ce personnage ait un rôle majeur par la suite, je n’en vois pas l’intérêt…


Rôle majeur qui risque d’être compliqué vu qu’on l’a récupérée pour la voir partir en cendres dans la scène mid-credits… Du coup, j’ai vraiment envie de dire que tout ce scénario était vraiment inutile mais d’une force ! Sauf si bien entendu tous les personnages réduits en cendres vont revenir par le sacrifice d’une manière ou d’une autre d’Iron Man, Captain America et consorts.


Walter Goggins qui interprète Sonny Burch, un escroc du sud, est vraiment caricaturé au possible et dénué de tout relief. Cela le rend inintéressant même si quelque part, c’est de lui que va venir le rythme du film. On ne donne plus que le même rôle à cet acteur, quelle que soit la production dans laquelle il joue, c’est fatiguant. Laurence Fishburne, aka Morpheus, joue ici le rôle de Bill Foster. Bill était Goliath à une époque avant d’être viré des recherches par Hank Pym. Son rôle est également dénué d’intérêt et sans consistance. Il ne fait que complexifier une histoire pour n’y ajouter aucun élément.


Sa soit disante haine envers Hank Pym n’est pas perceptible et ses agissements n’ont pas de consistance. Il agit comme une girouette. Il cautionne le meurtre de personnes mais pas l’enlèvement d’une fillette pour faire pression. Étrange tout de même… De plus, si tout cela est fait pour aider Ava (the Ghost), pourquoi ne pas aller voir directement Hank Pym, spécialiste dans le domaine ? Plutôt que de vouloir le tuer. Et puis la Guèpe qui ressort de nulle part et qui te résout son stress en deux sec… Berk !


La scène post-credits est vraiment mais alors là vraiment du foutage de gueule !


10 sec de la fourmi jouant de la batterie, sachant qu’on a déjà assisté à la même scène dans le film… Une honte, pire, du trollage ! Si au moins, cela avait été un duo avec Scott Lang, cela aurait pu avoir le mérite d’être un rien fun mais là… Mais là… !


L’humour est assez répétitif. Le fait que ce soit une comédie familiale justifie que l’humour soit plus accessible à des plus jeunes et que la répétition leur permet également d’assimiler plus rapidement les choses. Mais à mon niveau, cela m’a fait sourire une fois mais après plus ennuyé qu’autre chose.


L’utilisation à tout va de la science quantique est cinématographiquement peu crédible, surtout quand rien n’est expliqué et qu’on a l’impression que les laboratoires s’installent en deux secondes chronos.


Même Michelle qui est en hibernation scientifique depuis 30 ans te corrige le truc sur un ordi pourtant hyper high-tec en deux secondes… #Easy


Bref, ce film a du mal à reproduire les qualités du premier en le complexifiant dans un amas de sciences quantiques sans queue ni tête venant plus ralentir le rythme d’un film un peu trop long (à mon goût). Il tend également à mettre en avant le duo Ant-Man and the Wasp en négligeant complètement les autres personnages de l’histoire. Mais iol offre néanmoins un spectacle divertissant dans ses courses-poursuites et un feeling good familial divertissant.

Critique lue 175 fois

1

D'autres avis sur Ant-Man et la Guêpe

Ant-Man et la Guêpe
Sullyv4ռ
6

C'est ton guêpier Hank, à toi de t'en sortir...

Le Marvel Cinematic Universe sort son troisième film de l'année, soit à peu près un tous les deux mois, pour les fans de la maison des idées c'est toujours un événement la sortie d'un nouveau Marvel,...

le 19 juil. 2018

42 j'aime

12

Ant-Man et la Guêpe
SBoisse
4

Héros, bien malgré lui

Nous touchons le fond. Ou plutôt, à trop vouloir s’étendre, la machine Marvel/Disney s’emballe et s’enraye. Ant-Man, c’est un film de potes, une comédie familiale et un oxymore : le super...

le 13 mai 2019

25 j'aime

3

Ant-Man et la Guêpe
JorikVesperhaven
5

L'un des moins bons Marvel pour une suite pas terrible aux enjeux anémiques et à l'humour raté.

Marvel nous offre là et sans conteste l’un de ses moins bons films. Cette suite est à ranger au côté de « Thor 2 » dans le rang des grosses déceptions. Pourtant, « Ant-Man » premier du nom était un...

le 18 juil. 2018

24 j'aime

3

Du même critique

Lion
MathiasBaum
8

La genèse d'un monde #GoogleEarth

Lion est le premier film de Garth Davis, et le moins que l'on puisse dire, c'est que pour un premier long métrage, il s'agit d'une réussite! Un enfant de 5 ans vivant dans une pauvreté extrême, mais...

le 31 janv. 2017

42 j'aime

4

The Jane Doe Identity
MathiasBaum
7

Les yeux gris...

the Autopsy of Jane Doe est un petit film d'horreur très sympathique. Sans prétention et sans effet forcé, il arrive à faire monter une tension par l'utilisation de petites choses simples (un bruit...

le 15 avr. 2017

39 j'aime

2

Le Dernier Jour de ma vie
MathiasBaum
7

Before I rise...

Je n'avais absolument pas entendu parler de ce film, ni ne savait réellement de quoi il s'agissait avant de voir dans l'horaire du ciné que ça se combinait bien avec la sortie du boulot et que le...

le 12 avr. 2017

35 j'aime

4