Les expressions illustrées : Péter plus haut que son cul (no spoil)

C'est vierge de toute bande annonce que je me suis installé dans la salle de ciné, me souvenant à peine du synopsis que j'avais lu il y a quelques temps (et donc visiblement préservé de spoils importants présents dans les bande-annonce). Je ne m'attendais pas du tout à un film lorgnant du côté de Get Out, mais ayant apprécié ce dernier, pourquoi pas, si c'est bien foutu. Et c'est bien là le problème.

En effet, si le message est louable, l'ensemble est mauvais en beaucoup trop de points. J'ai trouvé le film prétentieux et caricatural, se voulant grave et premier degré alors qu'il se contente de se toucher copieusement et de faire passer un message (important) sans aucune subtilité, mais avec un léger surplus de manichéisme.
Comme si les mecs derrière le projet étaient tellement sûrs de leur talent qu'ils ne s'autorisaient pas à travailler pour construire un film de qualité, pertinent, bien écrit. Non, pour eux, le résultat était acquis dès le début.
Malheureusement, proposer un film avec de beaux ralentis, des décors soignés et un message social ne sert à rien si l'on s'astique en se regardant dans le miroir en le réalisant au lieu de garder un œil attentif dessus pour que le résultat soit à la hauteur de la proposition.

J'ai été intrigué durant la première partie du film, mais jamais convaincu par les acteurs, ni par les dialogues (notamment dans le présent).
Par exemple, la relation entre Veronica et Dawn, je n'y ai pas cru une seule seconde, on veut nous montrer deux amies cool, avec une certaine complicité, mais sans y parvenir un seul instant. Je n'y voyait pas une amitié, simplement des coups de burins dans ma tête pour dire que c'était le cas.
Idem pour V et sa famille. Honnêtement, ça ressemblait à une famille de pub, qui se voudrait moderne (attention, je ne suis pas du tout vieux jeu ni rétrograde en ce qui concerne les questions de couple, de la femme, etc...), en nous montrant du bonheur, du progressisme avec la femme, auteure à succès, reconnue, et le mari qui se lève pour faire à manger et s'occuper du petit car elle n'a pas le temps à cause de son travail. Mais ça ne fonctionne pas, ça sonne faux, l'écriture sonne creux, manque de finesse (la conférence donnée par V est tellement bas de plafond).
C'est d'ailleurs récurrent, à plusieurs moments les personnages discutent entre eux, mais il est clair que les mots qu'ils prononcent ne leurs sont pas destinés. Ils sont destinés au spectateur, qui les reçoit avec un gros clin d'œil maladroit et une tape sur l'épaule.

Au niveau de l'histoire, on te propose toute une aura de mystère via le montage, les deux époques différentes, mais le twist tombe à plat, ma première réaction a été de me dire : "Tout ça pour ça ?"
Non vraiment, j'ai trouvé ça complètement con, et finalement, ça a fini de me convaincre que j'assistais à un truc vraiment pas fin, ni sur le fond, ni sur la forme, avec encore ces scènes de ralentis, de méchants très méchants, ces indices grossièrement disséminés, cette écriture trop souvent médiocre...

Pour terminer, le final pompeux et le passage ou la méchante (sous exploitée) explique bien tout pour être sûr que les spectateurs, cons qu'ils sont, aient bien saisi les subtilités du bousin, ont parfaitement résumé le côté prétentieux et raté de celui-ci.

Gruik
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le 3 juin 2022

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Gruik

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