Succès surprise dans les salles de cinéma en temps de pandémie, "Antoinette dans les Cévennes" fait partie de ces petites comédies françaises n'ayant franchement pas grand chose de neuf à défendre sur le papier, bloquées à la manière d'un âne récalcitrant sur tous les poncifs scénaristiques de ce genre de production (énième histoire d'adultère poussiéreuse, un retour aux sources obligatoire pour ouvrir les yeux, un parcours littéralement balisé comme un chemin de randonnée jusqu'à sa finalité la plus prévisible), mais qui, grâce à une conjecture d'astres inespérée, parvient tout de même à sortir du lot avec un charme étonnant !
Ici, c'est une rencontre, celle superbement trouvée entre l'héroïne écrite par Caroline Vignal et son interprète Laure Calamy, qui fait rayonner "Antoinette dans les Cévennes" bien au-delà du potentiel de sa proposition. Accompagnée de quelques jolies idées pour la mettre en valeur, l'actrice est clairement le coeur battant du film, aussi attachante qu'irrésistible dans une quête où sa relation avec l'âne Patrick (une star en devenir) fait figure de jauge émotionnelle vers de meilleurs horizons. Le vent de fraîcheur qu'elle insuffle à ce périple sentimental au cœur des Cévennes n'en élude peut-être pas les tenants et aboutissants très mineurs mais il permet de faire de ce séjour en compagnie des malheurs d'Antoinette un moment de légèreté agréable.