Nous voici dans la grande période de Francis Ford Coppola. Nous parlons de la décennie où il a travaillé sur Patton, et les deux premiers Parrains. Je n'aime personnellement pas le troisième et évidemment, comme tout ceux qui l'ont vu, je déteste le film Jack (non, sérieusement, c'était quoi ça?). Ici, nous sommes dans la période où son travail était génial.
Je vous rassure, je ne vais pas revenir sur les nombreuses anecdotes du tournage bien qu'en elle-mêmes, elles révèle la folie, tant devant que derrière la caméra. Je compte parler en revanche du temps de tournage et de montage: trois ans, dont deux pour le montage! Ce genre de travail est suffisamment rare pour être signalé. Et surtout, il se voit. Pas un seul plan ne semble bâclé, pas une scène ne semble en trop, même celles qui pourrait passer comme des digressions et qui ne sont en fait que l'illustration de cette descente du fleuve qui n'est rien d'autre qu'une descente en enfer. On voit ces soldats sombrer dans la folie, celle de la guerre, celle du monde, la leur. Et ce visionnage n'est pas sans séquelles pour le spectateur. Le pitch de base est simple: Martin Sheen reçois l'ordre d'un général et d'un Harrison Ford à lunettes de retrouver et de tuer un colonel devenu fou interprété par Marlon Brando. Pour ce faire il doit prendre un bateau (ou plutôt une barque avec un moteur) afin d'atteindre le Cambodge illégalement, car les États-Unis n'ont aucun droit à envoyer des troupes là-bas. Deux phrases pour résumer l'histoire. Et il me faudrait des pages et des pages pour écrire et analyser ce qui en découle. Plus qu'un voyage dans l'Asie du Sud-Est, ce film est un voyage dans la folie humaine dont la guerre est l'apothéose et dont les victimes se battent contre des moulins à vent.