Ça fait un moment maintenant qu'un amis n'arrêtait pas de me conseiller ce film ! Moi qui ne suis pas fan des films de guerres, j'étais assez réticent mais j'ai fini par lui promettre que je prendrais le temps de regarder Apocalypse Now ! J'ai néanmoins mis un certain temps avant de tenir ma promesse, repoussant à plusieurs occasions le visionnage du film culte de Coppola : c'est finalement chose faite !
Alors, dans Apocalypse Now, on suit le capitaine Willard qui va avoir pour mission de retourner au Vietnam pour mettre un terme au commandement du colonel Kurtz, qui a perdu la raison, qui agit à sa guise et fait sa loi, sans compter qu'il se fait passer pour une divinité au sein d'une petite communauté cambodgienne : avant le Il Faut Sauver le Soldat Ryan de 1998, on avait donc, en 1979, Il Faut Tuer le Soldat Kurtz !
Dans l'ensemble j'ai plutôt bien accroché à Apocalypse Now mais j'avoue avoir trouver que le milieu du film fait office de remplissage puisqu'il s'agit du trajet, du point de départ à la destination finale confidentielle, en passant par les différentes escales, et durant lequel l'équipe de Willard se réduit au fur et à mesure ! Certes, cette partie permet de matérialiser le contexte de la guerre, notamment en nous montrant les camps où les soldats perdent la tête et l'hostilité de la jungle, mais il n'empêche que je l'ai trouvé très longuet ! Néanmoins, la réalisation est titanesque et la photographie est soignée, particulièrement à la fin ! Après, j'ai regardé le film en version longue, malgré les conseils de mon amis, donc peut être que celle ci ne fait que rallonger le film sans réellement apporter quelque chose : on passe quand même de 2h30 à 3h16 de film ! Au fond, ce qui m'a intéressé, c'est vraiment la première (environ 1h20), avec Wallard qui reçoit sa mission, la séquence Wagner et Kilgore, le lieutenant fan de surf, et dernière partie ! J'ai vraiment trouvé les dernières 50 minutes intenses !
En parlant de la dernière partie, je trouve que le jeu clair obscur durant la scène où l'on découvre le colonel renégat est particulièrement réussi et rend ce dernier d'autant plus menaçant ! Je ne m'attendais d'ailleurs pas à un personnage aussi menaçant : Marlon Brando est tout bonnement imposant et terrifiant !
Apocalypse Now est donc avant tout un film sur la guerre mais il serait réducteur de le cantonner qu'à cette catégorie car c'est également un film psychologique : la folie est présente tout le long du film ! Plus Willard et co avancent, plus ils se rapprochent de Kurtz, plus ils s'enfoncent dans la folie ! Pour illustrer ce propos, on peut prendre l'exemple de Lance, le surfer, qui sombre peu à peu durant le voyage, et qui, au moment où Tyronne se fait tuer, ne se préoccupe que de son chien, ou encore le photographe qu'est en adoration devant le colonel ! On pourrait également mentionné Kilgore, qui est prêt à s'attaquer à un village vietnamien juste pour pouvoir surfer, qui se délecte de l'odeur du napalm (le matin de préférence) ou qui demande à ses hommes de passer en hélico au dessus de la jungle pour diffuser un message dans le but de retrouver sa planche de surf ! Même Willard, qui n'est pas vraiment sain d'esprit dès le début du film, ne repart pas indemne du repère de Kurtz : on a même l'impression qu'il va lui prendre sa place après avoir (sauvagement) accomplit sa mission ! Mais il ne le fait pas dans l'optique d'obtenir une promotion, il suit plus son instinct naturel ! Il le dit lui même : "ils me donneraient les galons de commandement pour [tuer Kurtz]... Et je n'étais même plus dans leur putain d'armée..." ! Autrement dit, il ne suit plus les ordres mais il le fait pour lui ! Le film est donc une sacrée illustration des ravages destructeurs que peut faire la guerre sur l'esprit de n'importe qui ! Destructeurs car ils endommagent notre sanité mentale mais nous rendent, dans le même temps, comme dépendant, du moins c'est ce que j'ai compris lorsqu'on voit Willard, dans sa chambre, qui raconte que dès qu'il rentre au pays, il n'a qu'une envie c'est de repartir dans la jungle ! Je pars peut être un peu loin, mais je ne peux m'empêcher de penser à ce que dit Mycoft Holmes au docteur John Watson dans le premier épisode de Sherlock : "vous n'êtes pas hanté par la guerre... Elle vous manque" !
En somme, il s'agit d'un bon film mais que j'ai trouvé quand même assez long donc si je suis amené à le revoir j'essayerais la version de 2h30 ! 8/10 !