Quand il réalise Apocalypse Now, Coppola a pour objectif de faire un chef d'œuvre, et l'enfer du tournage ne va pas diminuer cette idée, mais au contraire amplifier ce désir. On obtient ici un film de guerre mégalomystique, qui passe le Vietnam au LSD, sous le prisme de la folie, montrant la guerre dans toute son absurdité. Le film est une expérience à faire, tant les situations qu'il nous propose sont déjantées (des GI surfant sur l'eau pendant une attaque au napalm). Le film est cependant très sombre, cet aspect déjanté n'étant que le reflet de la folie naissante des soldats, qui finissent livrés à eux-mêmes, à l'image du colonel Kurtz (Marlon Brando), antagoniste principal, divinisé par une armée de fidèles. Ici, il n'y a pas d'armée, de gloire, de valeurs, il n'y a même presque plus d'instinct de survie. Il n'y a plus que la guerre du Vietnam et sa folie, ayant contaminé jusqu'au réalisateur et son acteur principal.