J’ai fini par regarder Aquaman, poussée par la rumeur de « tu verras c’est différent, ça assume à mort, y a de l’autodérision, ça change ». Et c’est vrai que le film de James Wan détonne aussi bien dans l’univers Marvel que DC. Il allie un grand respect pour son matériau original en gardant les costumes et en faisant pas mal de 1er degré, avec une grosse dose d’autodérision, avec ce super-héros qui prend la pose toutes les 5 secondes sur des riffs de guitares. Aquaman assume à mort le statut de demi-dieu ultra-puissant et de films d’action, et joue sur la surenchère permanente.
Face à 2 à 3 film de super-héros par an, le film propose une vision différente. Mais différent veut-il dire bon ?
Personnellement la réponse est non car le film en fait trop quitte à se torpiller lui-même. Par exemple, les scènes d’action sont dans l’ensemble bien filmées, mais la surenchère de détails et les couleurs ultra-saturées en permanence brouillent toute lecture. L’univers ultra-construit laisse peu de respiration visuelle, de même que l’intrigue ne s’octroie que peu de moment de répit — au bout de 2 minutes, il y a forcément une explosion. Bon il y quelques belles scènes, comme la traversée par Aquaman et Mera de la Fosse, l’attaque au vin rouge et l’apparition menaçante et subtile du Karathen.
L’histoire est on ne peu plus classique. S’il y un message écolo, il tient 10 minutes, puis on revient au basique jeu de pouvoir et de trônes. Le tout saupoudré d’un humour plutôt inégal et de personnages assez caricaturaux. Malgré leur pseudo-avancement, Atlantis est une société encore bien archaïque, avec sa royauté omnipotente et ses mariages forcés.
Aquaman, c’est marrant à regarder si vous aimez le sourire taquin de Jason Momoa et si vous voulez vous détendre sans vous poser de questions — même si on peut s’ennuyer assez rapidement.