Calvaire froid

Ceux qui détestent Mads Mikkelsen (il y en a ?) n'iront pas voir Arctic et s'éviteront ainsi un long calvaire froid tant l'acteur danois y est omniprésent, (presque) seul humain dans une nature hostile et réfrigérante. Le film appartient bien à ce genre survivaliste qui peut se décliner à l'infini : dans le désert, sur Mars, sur une île déserte ... Le pôle Nord n'est évidemment pas le meilleur endroit pour jouer à Robinson, surtout qu'ici Vendredi est HS et d'aucun secours, bien au contraire. C'est entendu, Arctic offre de belles cartes postales enneigées et le tournage a dû être une sacrée aventure, certainement digne d'un documentaire (ce sera pour le DVD). Minimaliste, austère, réaliste autant que faire se peut, chiche en péripéties, sauf dans ses derniers moments, et quasi dénué de dialogues, le film répond sans barguigner à des questions essentielles : comment ne pas mourir de faim et de froid, faut-il attendre les secours ou bien partir à leur recherche, comment se protéger des prédateurs (l'ours, évidemment). Pas de sur-dramatisation à l'horizon, c'est un bon point, aucun flashback sur la vie du héros presque anonyme, une fin aride et brutale mais quand même humaine : voilà, le cahier des charges est respecté et l'on ne s'est pas trop ennuyé même si c''était limite. Et Mads Mikkelsen dans tout cela ? Il fait très fort mais cela ne surprendra personne, allant jusqu'au bout de la souffrance, avec un visage christique qui témoigne de ce qu'il a dû subir pendant le tournage.