Dernier arrivé dans le genre des survival movies, Arctic plonge un Mads Mikkelsen très en forme dans un environnement tout aussi isolé que l'île déserte du film le plus connu du genre mais autrement plus hostile. Il incarne Overgård, un naufragé du ciel perdu au milieu de l'arctique qui parvient à survivre en s'abritant dans la carcasse d'un avion. Il vit surtout d'espoir. L'espoir qu'un jour, quelqu'un passe suffisamment proche pour le repérer.
Lorsque le film commence, sa survie est conditionnée par une discipline militaire. Il semble déjà avoir survécu plusieurs semaines. Construction d'un signe SOS géant, pêche, expéditions journalières sur les collines environnantes pour envoyer un signal de détresse que personne ne capte, il répète ce programme comme un métronome au rythme des alarmes de sa montre. Pourtant on voit bien à ses débuts d'engelures aux doigts et aux pieds que son temps est compté. L'arrivée d'une deuxième naufragée bouleverse sa routine et l'oblige à entreprendre un périlleux voyages pour les sauver tous deux.
Voici les prémices d'un film que j'ai trouvé très crédible malgré quelques détails (l'Arctique c'est de l'eau de mer gelée, parfois de la saumure mais pas un terrain montagneux).
Visuellement c'est très beau comme on peut s'y attendre, exploiter les paysages islandais compte presque pour de la triche.
La performance d'acteur est à saluer, Mads Mikkelsen porte le film à lui seul et il est très convaincant. Il y peu de dialogue et par conséquent, on prête plus d'attention aux nuances de son jeu qu'il parvient à transmettre malgré le caractère froid du personnage.
Le peu de dialogue est d'ailleurs mon seul vrai regret sur ce film. Dans Seul au Monde, Tom Hanks se trouve un interlocuteur dans la balle de volley Wilson. Et ses conversations unilatérales sont un moyen pour faire passer au spectateur les émotions qui l'animent, les hésitations qui le tourmentent. Malgré la présence d'un véritable interlocuteur, le quasi-mutisme de Mads Mikkelsen au contraire le déshumanise. On ne partage ses joies et ses dilemmes qu'à moitié car il ne nous en fait pas part. Certes il y a de bons choix de réalisation et de montage qui font comprendre les conflits intérieur du personnage mais ceux-ci auraient eu encore plus d'impact si il exprimait ses failles plus clairement.
J'ai eu la chance d'enchainer le visionnage de ce film avec une table ronde avec Jean-Louis Etienne, Laurence de la Ferrière et Matthieu Tordeur, de véritables explorateurs des pôles qui ont partagé avec nous leur ressenti sur le film. Ils nous confirment la réussite du film en terme visuels sur la capture de la force des éléments. Et tous se sont reconnus dans la force de la détermination du personnage principal. Une belle inspiration complémentaire au film
Dans l'ensemble un bon film à recommander à ceux qui ont aimé Seul au Monde mais qui réserve tout de même plus d'adrénaline.
J'ai vu ce film en avant première grâce au magazine OutdoorGo, merci à eux.
(Super magazine au passage, je recommande aux sportifs)