Voilà le genre de film où l'on se prend d'entrée au jeu...ou non. J'ai tout de même mis quelques minutes, une dizaine peut-être, pour vraiment plonger dedans, mais un peu comme dans All is Lost
très réussi aussi, ce survival en pleine banquise islandaise est vraiment prenant et dépend de la performance de son héros ici, c'est Mads Mikkelsen qui va chasser l'ours blanc...ou l'inverse.
Mads que perso j'aime beaucoup. On a une invitée surprise aussi qui parle peu mais dont la seule présence est un pendant important du film. Et puis entre nous le film est dans le silence car Mads parle très peu aussi. Pour dire quoi ? Ouah le paysage est trop beau ! Qu'est-ce qu'on se les caille ici ! Ils sont où les phoques ? C'est quand que je pourrais voir une aurore boréale ? C'est peut-être là qu'ils ont tourné Antactica, qui sait ? De la boustifaille, quoi. Le paysage prend tout l'espace. Il prend tellement d'espace qu'il en devient au fur et à mesure oppressant, angoissant; stupéfiant. Il est un personnage du film. Il faut avoir envie de se projeter, de se mettre à la place de pour vraiment apprécier ce genre de film. Une fois le défi relevé, l'expérience est vraiment agréable et apporte ses petits rebondissements sympathiques. Une mise en scène habile, délicate, qui sait prendre de la distance sans trop coller au personnage, qui sait surprendre aussi. Bref ! Joe Penna est un réa à suivre selon moi. Ce mec a une pâte. Alors oui, les puristes du froid, les gars de la montagne; les durs, les 8000 et plus y trouveront forcément à redire, mais il y a une envie incontestable d'être le plus crédible possible et proche de la réalité. Certaines scènes bien amenées en témoignent. Derrière ce grand froid souffle une terreur sourde. L'angoisse de la mort qui vient peu à peu et qui semble chaque jour un peu plus inéluctable. Heureusement, il reste encore du poisson à bouffer sous la banquise. Reste à le choper ! Ouf ! Mads n'est pas un petit lapin de trois semaines. Après il faut avoir quelques notions pour survivre dans pareille hostilité. C'est un peu l'envers de l'amazonie, ici. Quand on y pense...le temps est compté dans la survie. Le moindre dérapage, et c'est un peu de vie qui part. C'est raide. C'est bien pour ça que personne ne vit là-bas, d'ailleurs. Allez donc y jeter un oeil !