Un film intéressant de plus pour Billy Wilder, cet auteur un peu sous évalué si l’on considère son immense talent qui frôle parfois le génie… Bon, ce n’est pas le cas avec Ariane, qui se contente de dérouler avec parfois un peu de paresse un scénario pourtant imaginatif, joué avec bonheur par des acteurs en état de grâce. Maurice Chevalier n’a sans doute jamais été aussi bon au cinéma, Gary Cooper est déjà marqué par les stigmates de la maladie qui l’emportera peu après mais il se montre égal à lui-même dans le registre de la comédie, c’est-à-dire immense. Et surtout, bien sûr, la délicieuse Audrey Hepburn donne une fois de plus toute la mesure de l’éclectisme de son registre qui, combiné à son charme unique, en fait une actrice à part dans l’histoire du cinéma. Ajoutons que Paris est magnifiquement filmé et les Français décrits avec un humour charmant. Avec un rythme plus nerveux (dix bonnes minutes sont probablement inutiles), on aurait eu une comédie digne de Lubitsch. Tel qu’il est, Ariane est cependant un film que l’on apprécie pour son intelligence sensible et que l’on prend plaisir à revoir au fil du temps.