Le ballon rouge que le vent emporte
Il y a des films tellement prévisibles
que nous les comprenons, anticipons
épuisons dès les premières minutes.
Les anneaux de Saturne déroulent
au tréfonds de nos mémoires limbiques
leur exaspérante lenteur...
Tenons bon jusqu'au générique !
Il y a des films ratés, chaotiques
qui nous plongent dans un tohu-bohu
- degré zéro du cinéma -
en un bain de boue élémentaire.
Nous en venons, à l'argile retournerons.
Sur l'indescriptible chaos l'esprit s'aiguise.
Il y a des films aimés : un personnage
telle scène, une allusion gardent une part de mystère.
Nous autres écureuils avons des réserves oubliées
nous nous réjouissons d'aller
où vagabonde l'imprévisible.
"Arizona Dream" est un lâcher
de baudruche rouge que le vent mène.
Nous ne comprenons pas tous nos rêves
nous leur faisons confiance
pour nous jeter hors des ornières du temps.
D'éternité nous roulons
dans la paume d'un pissenlit géant
et nous soufflons joyeusement
sur nos jours enflammés par le Verbe
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