Il fut un temps où Michael Bay réalisait encore de bons films. C’est le cas également pour The Island, avec un duo Ewan Mc Gregor / Scarlett Johansson explosif, et un bon scénario qui tient la route. Disons-le clairement, Armageddon est devenu, au fil du temps, de la grosse série B, réalisé par un habitué des films de catastrophe/science-fiction. Bay à la fâcheuse habitude de faire exploser tout ce qui bouge sur son passage, quitte à raser des villes entières.
Le scénario d’Armageddon semble avoir été écrit sur du papier toilettes : un astéroïde gigantesque fonce vers la Terre, et menace l’humanité toute entière. Une équipe de foreurs est envoyée dans l’espace pour mettre un terme à cette menace.
Le style n’est pas sans rappeler un certain Independance day, sortit deux ans plus tôt. Tout comme son concurrent, il faut replacer le film dans son contexte : Armageddon est l’un des derniers témoins de l’Age d’Or d’Hollywood. Les années 1995-2000 ont vu naître une pléthore de blockbusters devenus cultes aujourd’hui. Je pense à Fight Club, Gladiator, et autres Entretien avec un Vampire.
C’est une époque où le marketing n’existe pas encore, où les réalisateurs peuvent se permettre n’importe quel délire sans justification.
Armageddon embarque un casting prestigieux cinq étoiles, mené par un Bruce Willis (l’époque où il avait des cheveux !) qui crève l’écran. Il est secondé par Ben Affleck, avec qui il mène un duo déchainé. La belle Liv Tyler apporte une touche de féminité dans un casting dominé par la testostérone. Les personnages secondaires ne sont pas oubliés, puisqu’on retrouve avec plaisir Billy Bob Thornton, Steve Buscemi (un habitué des films de Bay, campant souvent dans le rôle du comique de service.) Le mastodonte feu Michael Clarke Duncan reste inoubliable dans son rôle de Bear. Enfin, Owen Wilson fait une apparition (mais qu’est-ce qu’il fait là, celui-là ?) William Fichtner excelle dans le personnage secondaire du colonel William Sharp).
La bande son rend hommage au hard rock des années 1990. On réécoutera avec plaisir des morceaux cultes d’Aerosmith, de Zz Top, ou encore Bob Seger.
Le scénario est bourré d’incohérences (il faudra qu’on m’explique comment ils ont fait pour avoir de la gravité zéro sur la station Mir), et de vannes pourries en tout genre. Cependant, Armageddon puise sa force dans des effets spéciaux spectaculaires pour l’époque.