Oulala qu'est-ce qu'il m'a désagréablement surpris ce film... J'avais bien les retours tièdes et mes attentes étaient de fait assez modestes, mais c'était encore trop.
Pour ce qui est de l'histoire, une épidémie zombie s'est déclarée quelques années plus tôt à Las Vegas. La ville a été entièrement coupée du monde et l'épidémie y est circonscrite. On suit un groupe qui compte entrer dans la ville afin d'aller récupérer une énorme somme d'argent entreposée dans un coffre fort ultra sécurisé, le tout quelques heures avant qu'une frappe nucléaire mette un terme définitif à l'épidémie.
En positif je noterai l'intro musicale, très fun et bien fichue, ainsi que quelques bons moments ici et là. Pour le reste, et bien...
Même au "simple" niveau de l'image, j'ai été déçu. La photographie est plutôt morne et peu inspirée, les décors pas exceptionnels et l'ambiance générale pas folichonne. Mais soit, il reste le scénario, les personnages, les idées, toussa ? Que nenni, diantre, que nenni.
Dès le début on sent que ça va pas être fameux. On assiste à la cause de l'épidémie : un convoi spécial de militaires (transportant un zombie dans un conteneur) se prend une voiture qui roule à contre-sens parce que le chauffeur se fait taquiner les parties par sa moitié. Soit. Accident, blabla, ça part en couille. Mais les deux militaires survivants, qui ont vu la violence du zombie, partent en courant et 30 mètres plus loin, après avoir genre juste monté deux trois dunes, y'en a qui est là :
"vazy on s'arrête"
"Nan t'es fou c'est la merde"
"Waa c'est bon là on est assez loin"
En plus celui qui demande à s'arrêter semble un peu fatigué... Militaire, mais pas trop.
L'ambiance est posée. Bien sûr, ils meurent dans la foulée.
J'ai lu ici et là que Dave Bautista s'en sortait pas mal dans son rôle, je ne suis pas d'accord, j'ai trouvé que son personnage avait l'air d'avoir problème mental. Léger, mais présent. Et puis (ça, ce n'est pas la faute de l'acteur) il est sacrément con ce personnage. Personnage que j'appellerai désormais Gros Nounours. Faut savoir qu'il ne parle plus à sa fille depuis des année sans qu'on sache bien pourquoi. C'est lié au moment de l'apparition de l'épidémie, circonscrite depuis à Las Vegas, mais on en sait pas plus, si ce n'est qu'il a dû abattre sa femme devenue zombie.
Bref, à un moment Gros Nounours papote avec sa fille lors d'un moment de répit, et il essaie de lui dire "qu'il n'a jamais voulu faire ça, qu'il aimait sa mère" . Je lève un sourcil. Ce serait à cause de ça que sa fille l'a renié ? Sérieusement ? Mais non ! Ouf, en fait, elle le renie parce qu'après l'épidémie il a coupé tout contact avec sa propre fille sans lui donner de raison. Quelle quiche le Gros Nounours, il s'explique en disant qu'elle lui rappelait trop sa mère, et voilà. Mais bordel, tu as coupé les ponts au pire moment et tu supposes qu'elle te fait la gueule à cause du fait que tu as tué sa mère zombifiée, et en réaction tu continues du coup de ne plus lui parler ? Ok...
Plus tard dans le film on apprend qu'il a plus ou moins fait la même chose avec une ancienne amie. Il aime bien se couper tout seul du monde et ensuite supposer que ce sont les autres qui ne veulent plus lui parler. Enfin, à la fin du film, agonisant et mordu par un zombie, il demande à sa fille de le laisser la regarder une dernière fois et... bah il meurt tranquille, démerde toi pour me buter gamine, bisous papounet t'attends dans l'autre monde ! Quel résidu de scénario ce perso.
Y'a aussi un méchant qui ne fait absolument aucun effort pour cacher qu'il est un fdp, je dirais même qu'il fait le maximum pour le montrer. C'est plus fort que lui, il faut qu'il envoie des piques, qu'il lance des regards fourbes, qu'il sous-entende très fortement qu'il va tous les enfiler, etc.. Ceci étant dit, je ne peux pas être totalement insensible à sa dévotion envers la méchanceté. A un moment une des membre de l'équipe le menace un peu et le prévient qu'il a pas intérêt à faire le con, ni une ni deux il fomente un plan pour la tuer : alors que le groupe se faufile à travers un énorme groupe de zombies en hibernation dans un immeuble, se repérant à l'aide de petites lampes jetées au sol afin de guider ceux de derrière, le méchant décide de balancer une des lampes dans la mauvaise direction afin d'induire en erreur la vilaine gueuse qui a osé remettre en question son intégrité.
Au cours d'une scène ma foi assez réussie, la dite survivante se trouve submergée par les zombies qui se réveillent à la chaîne mais parvient à s'en sortir à grands coups de lattes et autres cascades. Bon ben pas grave, le méchant bloque la porte pour la garder coincée. Na. Elle sort par la fenêtre ? Tant pis, trop tard, adieu madame, c'était bien tenté.
On croisera des zombies "alphas", très intelligents, capables de manier des armes et des outils, de penser, d'éprouver des sentiments, d'anticiper, bref, plus vraiment des zombies mais pourquoi pas. Sauf qu'ils sont moches, en terme de design, je trouve. Et puis ils sont intelligents, mais pas trop puisqu'ils n'ont jamais envisagé la possibilité de contaminer des gens à l'extérieur, ce qui serait totalement possible vu le nombre d'incursions clandestines qui ont lieu dans la ville et qui ouvrent donc brièvement des brèches dans les fortifications. Et comme il y a des camps de "réfugiés en quarantaine permanente" (si j'ai bien compris) collés à la ville, ça aurait peut-être pu les aider à ne pas se prendre une bombe nucléaire en pleine face.
Comme ce sont des alphas, ils sont pas pareils et ils peuvent accepter de laisser tranquilles les humains si ceux-si leur font une offrande. Ils se contentent d'un humain, ils sont gentils car ils pourraient tout aussi bien les prendre tous de force. Surtout qu'il les utilise pour les transformer en nouveaux alphas (un humain mordu par un alpha devient un alpha c'est scientifique). MAIS BON.
Sinon les personnages traversent le film en balançant quelques punchlines creuses sans réel intérêt. On s'en fout complètement de tous ces pignoufs. Le surjeu est très, très, très présent. Mention spéciale à la pilote d'hélicoptère avec son cigare et ses répliques à la con qui semble pas loin d'être capable de décoller par elle-même à la seule force de son melon stratosphérique. Elle remplira son rôle (réparer l'hélico, fumer son cigare, emmener les survivants de l'équipe hors de la ville via l'hélico, fumer son cigare) et crèvera peu après un dernier cigare. Très peu de temps après en fait puisqu'elle meurt dans l'hélicoptère.
Les personnages ont la fâcheuse tendance à mourir juste après avoir rempli leur rôle dans le scénario. Le petit génie spécialiste des ouvertures de portes de coffre-fort blindés meurt littéralement 5 minutes plus tard par exemple. Le méchant meurt après avoir quitté les héros et fini de faire tout ce qu'il avait à faire de méchant. Il tombe sur un tigre zombie et se fait éclater la tronche.
Les scénaristes eux-mêmes semblent mépriser leurs personnages. Je pense à la potentielle future copine du héros qui, alors qu'ils viennent d'avoir une discussion émotion, tombe nez à nez avec un alpha qui lui prend la tête la fait tourner jusqu'à ce que, de dos, son visage soit face à la tronche du Gros Nounours. Le tout avec un simili ralenti stylisé et une grosse tête de con pour la morte, comme si c'était littéralement une mort grotesque. Assez étrange.
Bref, pas grand chose à tirer de ce film pour ma part. Trop d'incohérences, de bêtise, de personnages creux dont on se fout, d'intrigues et sous-intrigues chiantes, confuses et qui donnent l'impression d'une superposition sans fin de contenu narratif chiant comme la mort. Et en plus, ça dure 2h30 bordel. 2h30, j'étais littéralement rincé à la fin, je suis allé dormir dans la foulée.