Comme d’habitude, Zack Snyder divise (la presse et le public) entre afficionados de la première heure et les autres, fatigués par sa débauche stylistique et son premier degré. Or, pour moi, avec sa version fleuve de Justice League il venait de démontrer de façon éclatante et définitive quelle puissance les images peuvent encore insuffler aux vieux mythes des super-héros, dans un sens très Leni Riefenstahl, voire eisenteinnien du terme, d’une virtuosité formelle évidente.
Avec Army of the dead, c’est à l’évidence un retour aux sources, au cinéma bis, voire Z, avec tous les moyens du blockbuster, un film monstre, plus proche de Planet Terror de Robert Rodriguez que de World War Z (dont il se situe fort heureusement à l’opposé). Et, on l’aura compris, avec son casting aussi bas du front (David Bautista) que photogénique (Nora Arnezedzer), c’est moins la dramaturgie du film, son scénario archi-prévisible, qu’un sens cathartique du spectacle qui l’emporte. Toute la photographie hyper-travaillée, souvent sous-exposée, avec une palette de nuances sombres incroyable, c’est juste sublime, et cette photo, elle est signée... Zack Snyder !