Ritchie la belle vie

Bien sur c'est excessif. Que ce soit dans l'utilisation des effets, dans les personnages, tous plus barré les uns que les autres, ou dans la succession de situations farfelus, Guy Ritchie ne peut s'empêcher d'en faire trop, de viser l'extrême. On pourrait penser que c'est lié à la jeunesse du réalisateur mais sa filmographie à venir nous prouvera le contraire. Tous les ingrédients sont déjà là, c'est ce qui fera son style, pour le meilleur comme pour le pire...
Mais passé ce sentiment de saturation on s'aperçoit que le film ne manque pas de qualités, à commencer par cette vision désabusée de l'Angleterre underground, décolorée et triste, ou la débrouille et l'illégalité sont la règle, loin de la photo lissée d'un James Bond. Il y a aussi ce rythme, endiablé et qui ne cesse de gagner en intensité pour finir en apothéose. Et enfin la musique. Choix pointus et juste à chaque scène, sans tomber dans le mainstream et l'évidence, un régal.
Et puis les acteurs sont justes, les dialogues piquants, Sting est merveilleusement utilisé à contre emploi, le final est somptueux et finalement subtil au vue de l'intigue.
Clairement ce film est une foire, du cinéma burlesque qui se consomme comme il vient, comme un bonbon un peu trop sucré. On en prendrait pas tous les jours, mais de temps à autre on apprécie la facilité de ce plaisir léger.