Gentillet mais sans plus...
Arrietty et le petit monde des Chapardeurs était pour l’occasion mon premier Ghibli non réalisé par le maître Hayao Miyazaki (toutefois au scénario), Hiromasa Yonebayashi s’en acquittant ; la curiosité était donc de mise, quant à savoir si je tenais là une œuvre à la hauteur des plus grands classiques du célèbre studio japonais, d’où un brin d’attente... non récompensée.
En effet, Arrietty s’est avéré ne pas être aussi emballant qu’escompté, la faute à un rythme traînant la patte et des péripéties pas toujours captivantes ; il y avait pourtant matière à faire, et je ne qualifierai pas l’absence d’éclaircissements entourant l’existence même des chapardeurs de défaut en tant que tel (un brin de mystère irrésolu ne fait pas de mal).
Bref, le long-métrage est pourvu d’un univers très intéressant, et l’immersion au niveau de ces petits êtres est dans l’ensemble pleinement réussi, la séquence de chapardage nocturne abondant en ce sens ; globalement la réalisation se veut également satisfaisante, car notamment doté d’une BO fort sympathique... le savoir-faire de chez Ghibli fait à nouveau ses preuves en somme.
Toutefois, le chara-design de certains protagonistes ne m’aura pas forcément plu, tandis que le film souffre de l’absence de figures véritablement emblématiques, le fer de lance incarné par le duo Arrietty / Sho n’apportant rien du bien neuf dans le genre ; de même, leur relation placée au cœur de l’intrigue manque au bout du compte d’un réel approfondissement, heureusement compensé par une ambiance pétrie de tendresse.
Et, comme dit plus haut, on fait un peu la moue devant les quelques minces rebondissements dont est pourvue le petit monde des Chapardeurs, la faute à un antagoniste bien maigre et un manque concret de surprises ; par ailleurs, bien que pouvant saluer la teneur du dénouement (pas de happy-end classique), son propos presque fataliste laisse un goût d’inachevé, tant Arrietty n’aura au final bel et bien pris que peu de risque.
En résumé voici un Ghibli peu mémorable mais pas nécessairement mauvais, celui-ci n’étant pas aussi prenant qu’espéré ; nul doute cependant que son atmosphère poétique en charmera plus d’un.