Artemis Flop

(Je pense que ce titre est déjà pris, mais c’est tellement évident qu’il m’était difficile de ne pas m’y abaisser)

Avant toute chose, je tiens à préciser que je n’ai jamais lu aucun livre de la série éponyme et j’ai même d’ailleurs pensé, en lançant la lecture dudit film, que ça me donnerait peut-être envie d’y jeter un œil. On va être franc tout de suite : c’est un échec complet.

Je me suis penchée sur cette œuvre sans savoir où je mettais réellement les pieds (j’ai seulement compris, à la lecture du résumé, qu’on allait plonger dans l’univers des fées et autres lutins) et je dois dire que j’ai été surprise. Mais pas dans le bon sens.

Personnellement, lorsqu’on m’annonce un gamin au QI supérieur à la moyenne, fils d’un génie du crime, je m’attends à un truc un petit peu plus bluffant qu’un môme expert en brocante avec l’expressivité d’un réfrigérateur (froid ne veut pas dire intelligent). Pareil, quand on m’annonce un « majordome » expert dans tous les arts martiaux et maître ès stratégie militaire, je m’attends à autre chose qu’à un videur de boîte de nuit aux yeux fluo qui panique dès que vingt péquenots viennent piétiner ses hortensias. Et quand on me prévient que les fées sont des spécialistes de l’hypnose et autres pouvoirs de persuasion, j’aimerais voir ce talent à l’œuvre afin de vraiment m’en rendre compte. Mais non.

Le problème de ce film vient de là : on t’annonce des trucs renversants, qui sont censés t’en mettre plein les mirettes et te décrocher la mâchoire, et au final, tu roupilles dans ton canapé en bavant sur l’accoudoir. Le rythme des scènes est effréné, mais on te largue tellement au milieu de nulle part, qu’au final, tu décroches et t’attends que ça passe. Pourtant, j’ai essayé de comprendre le pourquoi du comment de toute cette agitation, mais rien n’y fait. Soit on en dit trop, soit on n’en dit pas assez, résultat : on est largué.

Non mais, c’est vrai. L’espèce de taupe humaine – dont j’ai zappé le nom parce qu’il est beaucoup trop compliqué à retenir, comme la moitié des autres – se fend d’un long monologue sur la mère d’Artémis qu’on ne voit jamais ; par contre, peanuts sur ce qui oppose les fées, aux nains et aux bestioles à corne (ou alors, c’était tellement noyé dans la masse de tout le reste que je n’ai pas entendu… ou alors, j’avais déjà décroché (c’est possible aussi)). En fait, on ne sait même pas quel intérêt a le père du mioche de voler toutes ces reliques (il ne peut pas les laisser aux mains de leurs propriétaires, plutôt que de ce se mettre tout le Petit Peuple à dos).

Bref, c’était tellement confus (qui sont tous ces gens ? quels sont leurs liens ? quelles sont leurs motivations ? pourquoi l’autre mangeur de terre est grand ? etc.), tellement affreux visuellement (c’est quoi ce centaure ? Abattez-le, vous voyez bien qu’il souffre !), tellement plein d’incohérences (pourquoi les fées anonymes aspirées dans les vortex sont tuées alors que les deux autres se contentent d’atterrir ailleurs ? Et puis, normalement, quand tu mets quelqu’un en contact avec un aliment auquel il est allergique, il fait un œdème de Quincke et il meurt dans d’atroces souffrances, il n’est pas juste super fumasse…), tellement chaotique (le rythme des scènes est rapide, mais les personnages sont mous) et ça aboutit tellement sur un pet de mouche (sérieusement ? Tout ça pour ça…), que j’ai eu l’impression de regarder ces espèces de téléfilms diffusés le dimanche après-midi pour occuper les gamins.

C’est dommage, parce que je suis sûre que les bouquins sont nettement mieux foutus (mais là, ça ne donne pas envie).

PS : en découvrant l’extraordinaire (tousse) pouvoir de l’homme-taupe d’expulser la terre qu’il dévore par le rectum, je me suis dit que l’auteur des bouquins devait nécessairement être britannique. J’avais raison.

PS 2 : le site de Tara ne ressemble pas à ça (du moins, pas la partie visible par les touristes). On est plus sur un green de golf que sur de la forêt.