D'Asphalte tu es, d'Ashaplte tu resteras.

L'écran s'allume, avec du retard comme d'habitude, il s'est dit qu'il n'y avait pas eu assez de place pour tout le monde étonnant quand on sait qu'après, c'était un film français qui était proposé pour la 3ème édition de la Cinexpérience. Les partenaires défilent, OCS, Alsace "Ah...C'est un film français" commence à se faire le murmure à la mode. Et boum, le 4:3. Je ne parlerais pas de haut le coeur mais la combinaison de ces deux évènements m'a fait un peu peur.


Mais vu mon exceptionnel ouverture d'esprit, je me suis laissé emporter finalement par ces 3 histoires, ou plutôt, devrais-je dire ces 3 chroniques de l'Asphalte.
En fait, dés la première scène, il est difficile de en pas craquer : un humour absurde que j'adore, je suis déjà dedans sans vraiment savoir ou Asphalte allait m'emmener.


Et finalement c'est une banlieue poétique que Samuel Benchetrit nous propose pendant une heure et demie. Une banlieue abandonnée. Benchetrit propose une autre vision de la banlieue. Une banlieue où l'on s'ennuie, une banlieue où ce sont les autochtones qui accueillent les étrangers (politiquement presque incorrect).
La scène où Charly salue ces potes, laisse la bagnole passée, salue ces potes pour repartir est certainement la plus parlante d'un film qui montre tout l'ennui et l'abandon qui peut régner dans ces zones quasi abandonnées.
Mais finalement, c'est la chronique autour de l'astronaute que j'ai trouvé absolument géniale, à la fois touchante et drôle, complètement décalée, c'est celle qui va vraiment au bout de ce que voulait Benchetrit. Simplement cette scène où Michael Pitt raconte la fin d'Amour Gloire et Beauté. Franchement drôle. Hamida et McKenzie forment un duo savoureux, poétique, drôle, touchant, émotionnellement fort.
Derrière Charly, fils abandonné voit en Jeanne Meyer (Isabelle Huppert), une nouvelle mère, où tout simplement une mère. Toujours touchant mais cette histoire m'a moins transporté de manière générale. La dernière chronique, à la fois terriblement tragique et héroïque (et drôle) est formidablement habitée par Gustave Kervern.


Finalement, chacun peut y trouver quelque chose, chacun peut aller chercher un message, une signification à ces histoires de vies, à ces chroniques de banlieue, d'une autre banlieue. Toujours teinté d'humour, toujours touchant, toujours intelligent, le film de Samuel Benchetrit est un super film français qui arrive à aller au bout des choses, au bout d'une poésie banlieusarde atypique, à la fois intime et universelle. Tantôt sensuel, tantôt drôle, Asphalte est une petite réussite qui fait du bien !

Halifax

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8

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