On pourrait presque résumer Assassination Nation comme un bon gros thriller outrancier qui dénonce la violence par la violence et qui esthétise son propos à grand renfort de morceaux pop-rock qui tâchent rythmant d'opulentes scènes d'action à la violence débridée.
Mais il faut reconnaître que sous son apparence bien bourrine, se dessine un propos assez pertinent. Le scénario expose la vision d'un monde malade soumis à la dictature des réseaux sociaux où les êtres sont assujettis au regard et aux jugements des autres. Un monde devenu parano et sombrant dans le chaos et la folie lorsque la vie privée de chacun se trouve exposer aux yeux de tous... Avouons qu'on est pas si loin de la réalité. Hormis le fait que le film grossit très largement le trait et que l'histoire se noie parfois sous une épaisse couche moralisatrice et bien trop sentencieuse.
Néanmoins sous cette épaisse critique sociétale le film est par moment illuminé de jolis effets de mise en scène comme ce long plan séquence montrant une maison assiégée de toutes parts. Une scène qui n'est pas sans rappeler la jolie séquence du braquage au début de Spring breakers. Un cousinage avec le film d'Harmony Korine qui est loin d'être anodin, les deux films partageant un même goût pour l'esbroufe intellectuelle et une imagerie détournant les codes de la pop culture.
Au final, cela donne un trip divertissant qui aurait cependant gagné à se délester de quelques-uns de ces effets, comme quoi la sobriété peut parfois avoir du bon.