Astérix & Obélix - Au service de Sa Majesté par lhomme-grenouille

Alors moi, à la base, j’aime plutôt bien Laurent Tirard… Et même si l’idée d’un nouvel Astérix ne m’excitait pas trop, le simple fait que ce soit lui qui s’y colle me rendait un peu curieux. Ainsi, j’ai profité d’un passage à la télé de ce film pour le mettre en fond sonore et visuel, prêt à me laisser happer si l’intérêt se ferait poindre. Eh bah que nenni… Premier constat que je fais – et qui me choque presque pour une production de cette ampleur – c’est que c’est formellement sacrément moche. Aïe aïe aïe… Cette scène d’intro avec les pirates et les galères romaines ! Pour moi elle résume tout : ce qui a été fabriqué en tant que décor physique fait totalement carton ; tandis que ce qui relève des effets numériques fait incroyablement toc ! Franchement, rien que pour le rendu visuel, le film est déjà totalement dégueulasse ! Or ça, c’est déjà un sacré boulet à trainer parce que, essayant de prendre le sillage de l’opus de Chabat, l’ami Tirard s’efforce de glisser pas mal de gags et de référence dans les décors, et pour le coup ça ne prend pas du tout. Dans l’idée j’adhère, mais dans la pratique, du coup, tout tombe à l’eau tellement c’est hideux. Mais d’ailleurs, à bien y réfléchir, cette critique je pourrais en fin de compte l’étendre à tous les compartiments du film. L’écriture c’est pareil, le casting c’est pareil, les gags c’est pareil… A dire vrai, je pense que le gros problème de Tirard, c’est qu’il n’a pas su du tout s’approprier son film et son univers. Tout s’enchaine pour une simple compilation mécanique de calembours forcés et creux qu’on essaye de faire passer à travers la diversion d’une multitude de guests. Moi je ne trouve pas ça drôle du tout. Il n’y a pas dans l’humour une finesse et un décalage propre à l’univers de la B.D. Si Chabat et Astier ont su trouver leur ton dans leur épisode respectif, Tirard quant à lui ne parvient jamais vraiment à exprimer ce qu’il est dans ce film. Avec lui, l’humour Astérix n’est pas un humour espiègle, c’est un humour d’enfant de six ans. S’est-il marré à écrire cela ? Je ne suis pas sûr… J’ai l’impression qu’il l’a écrit en se disant que, par contre, ça ferait sûrement marrer les gens. Moi, personnellement, tout m’est resté en travers de la gorge : les numéros de chaque acteur (palme de l’horreur à Catherine Deneuve), les accents anglais absurdes, tous les décors en plastique (moi je me suis davantage cru au parc Astérix que dans la BD d’Astérix, c’est dire…) Après, je ne mets pas zéro parce que, au milieu de tout cela, j’ai parfois senti ce qu’aurait pu être le film si son auteur s’était véritablement investi du film et débridé davantage dans son trip. Par exemple, c’est con, mais moi, les premières apparitions des Normands, j’ai trouvé ça sympa. C’était davantage absurde, ça assumait le côté « finalement on est tous des gros barbares bien neuneus », c’était même davantage nerveux en terme de rythme et puis surtout, ça savait davantage jouer du côté cartoonesque des personnages et des décors. Alors ça s’effrite vite me concernant, mais bon, c’était là. Ça aurait pu. Seulement voilà, au lieu d’explorer ça, il a fallu qu’on se colle tous les gags surfaits sur les Anglais, pas subtils pour un sou, rarement actualisés et brassant des situations creuses au possible. Bref, c’est moche, c’est bête, et en plus de ça c’est long. Un beau raté que cet « Astérix au service de sa majesté ». Pauvre Goscinny qui doit se retourner - une fois de plus - dans sa tombe…

Créée

le 9 oct. 2017

Critique lue 242 fois

2 j'aime

Critique lue 242 fois

2

D'autres avis sur Astérix & Obélix - Au service de Sa Majesté

Astérix & Obélix - Au service de Sa Majesté
takeshi29
1

P.... 60 000 000 ? La daube est dorénavant un plat de luxe.

Très très très très très très très très très très très très très chers Marc Missonnier et Olivier Delbosc, Je viens de perdre 1h50 de mon temps donc pas question que j'en dépense 5 de plus pour vous...

le 6 oct. 2014

85 j'aime

5

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

235 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

206 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

158 j'aime

122