Piètre service pour sa Majesté
J'aurais dû m'en douter quand j'ai lu sur l'affiche : "Excellent, le plus fidèle à la BD --Uderzo".
Hélas, trois fois hélas, le film est bel et bien à la hauteur des dernières BD du dessinateur sans scénariste : complètement aux fraises.
Passons le fait qu'Osis soit magiquement devenu Astérix pour nous attarder sur le véritable problème du film : la gestion du temps. Car malgré le fait que ce film compile plus ou moins maladroitement 2 albums, Astérix chez les Bretons et Astérix chez les Normands, ce qui devrait pourtant lui donner matière à raconter, on s'aperçoit très vite que le film est particulièrement vide : vide de scénario, vide de gags, et vide d'action. Un comble.
Mais cela n'est que l'origine du problème, car même s'il n'y a rien à dire, il faut le dire, et en pas moins d'une heure et demi. Résultat, comme pour la confiture et le manque de culture : on étale.
On étale le scénario, ce qui donne des passages absolument creux. Des dialogues interminables, qui ne servent à rien, et ne sont même pas drôles, ni intéressants d'ailleurs.
On étale aussi les gags, qui perdent par là leur substantifique moelle : le timing. La chute peine souvent à arriver, les plans inutiles s'enchainent, et on se retrouve avec des passages tout simplement ridicules, telle la dernière scène des Normands, qui devrait durer 5 secondes et faire mourir de rire, et se retrouve à nous tenir la jambe pendant une bonne minute de plans au ralenti et de zooms divers, tuant toute surprise, et surtout toute envie de rigoler.
On étale enfin l'action. Car Astérix, c'est aussi des baffes et des Romains qui volent. Quand on pense à en mettre. Oh, il y en a bien quelques-uns, histoire de faire bonne figure, mais l'ensemble est plus proche de la ballade champêtre que de fête à la phalange. Pas forcément indispensable, mais ça aurait au moins eu le mérite d'occuper.
Un résulat bien calamiteux donc, qui ne se placera de justesse au dessus des 1er et 3ème opus que parce qu'ils sont encore plus mauvais que lui. Et n'en déplaise au sieur Uderzo, l'épisode de Chabat restera le meilleur du lot, bien loin devant.