Une nouvelle régression

Avec cette quatrième adaptation d'Astérix au cinéma, Laurent Tirard offre un bon divertissement mais inflige à la franchise une nouvelle régression. Après l'Astérix aux Jeux Olympiques, cette nouvelle aventure confirme que les petits gaulois ont du mal à se renouveler au cinéma.

Cette fois, les irréductibles et leur potion magique partent au secour de la Reine d'Angleterre (Catherine Deneuve) qui résiste à l'invasion romaine conduite par César (Fabrice Luchini). Gérard Depardieu est toujours aussi admirable dans son rôle d'Obélix et il semble qu'Edouard Baer soit enfin parvenu à donner le ton juste à Astérix. Parsemé de références cinématographiques assez drôles (Star Wars, Orange mécanique ou 300) le film atteint un bon niveau avec une entrevue courte mais dense entre Astérix et César vers le milieu du film. Il manque cependant le côté film historique-péplum de l'Astérix contre César de Claude Zidi ou la folie d'Alain Chabat avec son Astérix Mission Cléopâtre.

Avec des gags peu originaux, des histoires d'amour mal ficelées, une critique sur la société superficielle et des dialogues assez pauvres, le film devient une comédie pour enfants, oubliant ainsi la double lecture parents/enfants propre à la BD. Ainsi, le film repose sur la qualité des acteurs (Lermercier et Gallienne s'ajoutant au casting). Remarquons également que malgré les 60 millions d'euros de budget, les effets spéciaux sont peu convainquants et le générique du début ne correspond pas vraiment à l'univers d'Astérix.

On ressent tout de même la touche musicale très enrichissante de Klaus Badelt, un proche d'Hans Zimmer ayant collaboré à la bande originale de Pirates des Caraïbes et du Petit Nicolas (précédent film de Laurent Tirard). Un bon divertissement familial malheureusement toujours en dessous de ce que l'on pourrait attendre d'un Astérix.