Astérix & Obélix - Au service de Sa Majesté par Antevre

Oyoyoyoyoy. Je trouve pas d'autres mots. Mais... mais... s'il fallait le comparer au précédent, cet Astérix mériterait un bon 10 ! C'est ce qui explique finalement ma relative clémence à son égard: passer de Dubosc et Delon à Lucchini, ça fait son effet. C'est nul, mais au moins regardable. Contrairement à JO qui atteignait des sommets peut-être jamais égalés dans l'art du pathétique.

Donc, sous ce titre subtil, qui rappelle la grande subtilité du titre de Mission Cléopâtre (le film se met sous son patronage pour montrer la prise de risque et l'infime remontée de niveau, ce qui explique d'ailleurs qu'on ait Edouard Baer qui nous fait Astérix, sans doute parce qu'il a plu dans Mission Cléopâtre - m'enfin ce qui marche dans un rôle secondaire n'a aucun sens dans un rôle principal me direz-vous, mais le scénariste du film n'a pas reçu le mémo, que voulez-vous) se cache un Astérix chez les Bretons qui inclut les Normands parce que FUCK ON EST DES GÉNIES ON A DES IDÉES DE FOUUUUUUUU. Du coup, le duo AstObé part aider l'Angleterre à se défendre de César avec un tonneau de potion magique, seulement voilà, y a les Normands qui débarquent et euh... mais wait, c'est quoi le rapport en fait ? Oh on s'en fout on a qu'à dire que César va essayer de les recruter à un moment mais on va pas trop insister les gens se rendront pas compte que ça a rien à voir avec le reste.

Pro tip: quand dès le synopsis vous avez déjà du mal à expliquer le truc sans vociférer, c'est qu'il y a anguille sous roche.

De fait. Bon, comme je l'ai déjà dit on est à mille lieues de la beaufitude de JO, mais y a quand même du bon niveau de beaufitude, entre le personnage de l'Indien méga stéréotypé au mauvais sens du terme et Astérix qui chasse la donzelle avec la subtilité d'une tractopelle, c'est pas mal. J'oubliais un Goudurix dont je ne prendrai même pas la peine de chercher le vrai nom du vrai gens qui le fait tellement c'est mauvais, et un Obélix qui... il essaie même plus Depardieu. C'est triste. Dans le temps, il faisait semblant au moins; Ici on dirait qu'il se demande constamment ce qu'il vient foutre là (et on le comprend). Quant à Baer;.. on en viendrait presque à regretter Clavier tellement il est à côté du rôle. Tout le casting est d'ailleurs totalement aberrant, on dirait littéralement qu'ils ont inscrit tous les noms dans un chapeau et qu'ils ont tiré au sort qui faisait quoi (on a de la chance de pas avoir eu Dany Boon en Obélix). Le film consiste en un assemblage de sketchs mal rythmés et mal montés qui n'ont parfois pas le moindre sens au sein de l'histoire. Quant à savoir quel est le public-cible, on se le demande. La moitié, au bas mot, des traits d'humour ne sont pas perceptibles par les gosses, et ne feraient pas hausser un sourire à l'adulte qui les comprendrait. À l'image de l'arrivée à Londres, on nous sert une tripotée de... gags (à défaut d'un mot mieux adapté) que les enfants comprendraient pas et qui n'ont rien de drôle de surcroit (je pense notamment aux punks et aux tondeuses, c'est quoi la feinte ? Lol c'est drôle parce que c'est anglais ? Seriously ?).

Ce film est consternant. Pas seulement parce qu'il est mauvais, mais parce qu'il essaie désespérément de sortir de l'ornière pour retomber trois mètres plus loin. Parce qu'Astérix et les Bretons sans la tour de Londres, c'est pas Astérix chez les Bretons. Parce qu'aucun acteur n'est crédible dans son rôle. Parce qu'on nous sert une tripotée de franchouillards là où on aurait pu espérer quelques Anglais qui auraient donné son sel à l'ensemble. Parce que de nombreux gags efficaces de la bd on été purement et simplement retirés pour être remplacés par des blagues de beauf (sorry je me répète mais l'Indien me reste en travers de la gorge - oh j'ai oublié de vous parler des blagues homo aussi !). Parce que les Normands ne servent à rien et n'introduisent même pas de contraste salvateur. Parce qu'il n'y a aucune fantaisie, aucun humour absurde, juste l'implacable platitude d'un ramassis de pitreries de seconde zone.

Je continue à me répéter pour défendre le film qu'il a des arguments à faire valoir, notamment qu'il est garanti 100% sans Franck Dubosc... Mais est-ce suffisant ? Hélas non. Non. C'est dur de remonter une fois qu'on a touché le fond...