Après l’adaptation très réussie d’Alain Chabat, il a fallu attendre près de 6 ans pour voir une nouvelle adaptation des aventures d’Astérix et Obélix, cette fois menée par Thomas Langmann et Frédéric Forestier.

Un jour, Thomas Langmann eut l’idée de faire d’Astérix & Obélix une superproduction européenne avec un casting cosmopolite et pléthorique. Il a pris le premier album qui s’y prêtait, Astérix aux Jeux Olympiques, y a injecté une somme exorbitante, a multiplié les scènes d’action et les caméos et nous a livré cela en Janvier 2008. Personne ne l’a prévenu que son film sentait le pâté. En effet, le film est écrit avec les pieds, à raison d’un gag qui foire toutes les minutes et des personnages jamais vraiment travaillés et surtout terriblement superficiels. Astérix et Obélix sont relégués au second plan pour laisser un Benoît Brutus Poelvoorde en roue libre qui devient insupportable en neuf minutes top chrono dans la mesure où le seul acteur qui lui donne la répartie est Michael Bully Herbig, muet dans le film (étant donné qu’Alexandre Astier disparaît près d’une heure en plein milieu du film). Alain Delon est utilisé n’importe comment en Jules César et se trouve juste être gênant, plus qu’autre chose. Ne parlons pas de l’insupportable José Garcia, qui n’est pas vraiment gâté par son rôle. Pour ce qui est d’Elie Semoun, il est un des rares bons points du film, dans la mesure où il fait du Elie Semoun. C’est dire la catastrophe.

Pour pallier les failles du scénario, Langmann et Forestier ont réessayé la formule du Boulet : balancer une tonne de scènes d’action indigentes, un nombre de caméos proche du foutage de gueule et des effets spéciaux scandaleusement hideux pour une production de cette taille et de cette époque. La course de chars est trop longue, les coléoptères sont une idée catastrophique, certains caméos sont inexplicables (Mouloudus Achour ? Jean Todt ? Francis Lalanne ? Dany Brillant ? SCHUMIX ? ZINEDINE NUMERODIS ZIDANE ? TONUS PARKUS ? Sérieusement, les mecs ?). Ajoutez-y un score digne d’un Monoprix de province et vous avez là l’un des pires films français de l’Histoire du Cinéma, un échec aussi énorme que l’ambition démesurée du fils de Claude Berri.

Une chose est à mettre au crédit d’Astérix aux Jeux Olympiques : on ne s’ennuie pas, pendant les deux heures du film, tant la nullité transpire de chaque image, au grand dam d’un spectateur malheureux.

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le 15 janv. 2014

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CeeSnipes

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