Atomic Blonde fait partie de ces films de 2017 que je n'attendais pas spécialement mais qui s'est avéré être l'une des meilleures surprises de l'année pour moi. Après avoir vu la bande-annonce explosive et lu certaines critiques positives à son sujet qui soulignaient certains bons côtés du film qui me parlaient bien, je me suis précipité dans mon cinéma et grand bien m'en a fait.


En effet, ce film s'avère être pour moi une réussite presque totale. Je dirais tout d'abord qu'Atomic Blonde a deux principaux arguments qui plaident en sa faveur : un esthétisme parfait et une bande originale qui dépote. Cet esthétisme se matérialise par une photographie que je comparerais volontiers à celles d'Only God Forgives ou The Neon Demon dans sa splendeur. Le film nous gratifie de plans magnifiques sur toute sa durée, avec des tons très froids et axés sur le bleu qui retranscrivent parfaitement l'ambiance du Berlin des années 80. Sans exagérer, je dirais que c'est l'une des plus belles oeuvres que j'ai vues au cinéma cette année, pour ce qui concerne les films qui se veulent réalistes en tout cas. D'autre part, je l'ai mentionné plus haut, les musiques proposées par le métrage envoient vraiment du lourd et collent parfaitement au film tout en servant son propos. Ca commence avec Blue Monday de New Order (accompagnant une scène d'introduction très réussie) et ça s'achève sur London Calling de The Clash, en passant par Nena et Queen. Il y a peu de titres que je n'ai pas appréciés pendant le visionnage, c'est clairement l'une des bandes originales de cette année. Pour finir sur l'esthétisme, vous estimerez peut-être qu'il s'agit d'un détail, mais j'ai même adoré la typographie du texte qu'on voit apparaître sur l'écran tout au long du film, et notamment celui qui nous présente les noms lors du générique d'introduction. Cela prouve que David Leitch est perfectionniste et a vraiment pensé à tout, ce qui est fortement appréciable.


Non seulement le film est une claque sonore et visuelle, mais en plus de ça il est porté par un scénario captivant et intelligent, et par une interprétation et une réalisation impeccables. En ce qui concerne le jeu des acteurs, Charlize Theron prouve qu'en plus d'être l'une des plus belles femmes du monde (si vous en doutiez encore, regardez ce film), c'est une grande actrice. On ne pouvait pas choisir mieux qu'elle pour interpréter le rôle de Lorraine Broughton, une héroïne totalement badass. Je n'avais plus ressenti autant de plaisir devant un personnage féminin qui se bat depuis les Kill Bill. James McAvoy lui aussi est excellent, son personnage apporte une touche d'humour qui est la bienvenue et Sofia Boutella assure également, même si je ne l'ai pas trouvée à la hauteur des deux premiers cités.


L'histoire d'amour entre cette dernière et Charlize Theron pourra être considérée comme anecdotique, mais elle nous gratifie d'une scène torride qui n'était pas pour me déplaire.


Les nombreux combats du film sont tous très bons, on sent que David Leitch est un cascadeur et qu'il a réalisé le premier John Wick (on retrouve en effet des similitudes entre les deux films dans l'alternance entre les combats au gun et les combats à mains nues). Ce que j'ai surtout adoré, c'est ce magnifique plan-séquence de plus de 10 minutes, qui est certes truqué, mais qui rend la scène de combat qu'il accompagne totalement épique.


C'était déjà grandiose au moment de la descente des escaliers, mais ce plan-séquence atteint son apogée dans la course-poursuite en voiture avec plusieurs voitures qui vont être envoyées dans le décor, dont celle des protagonistes, qui finira à l'eau.


David Leitch, qui réalise ici son premier film en solo (il avait co-signé John Wick et n'est que producteur du second volet), montre donc qu'il sait y faire, et j'ai hâte de voir ce qu'il va nous faire avec Deadpool 2.


L'histoire, je l'ai dit, est captivante. A la fin de la guerre froide, Lorraine Broughton, une des meilleures agentes du MI6, est envoyée à Berlin pour enquêter sur la mort d'un de ses collègues et identifier un agent-double qui aurait récupéré une liste importante. Mais très vite, elle se rendra compte qu'elle ne peut faire confiance à personne, pas même à David Percival (le personnage interprété par James McAvoy) qui est chargé de l'accueillir à Berlin. Les rebondissements seront nombreux, et le film nous gratifie même d'un twist final.


David Percival est un traître et l'agent-double, c'est en fait Lorraine Broughton elle-même, et elle serait carrément un agent triple, à la solde de la CIA et du KGB. Elle souhaite retrouver son enfant désormais.


J'ai trouvé ça particulièrement bien amené et cette fin peut même nous faire penser qu'il y aura une suite, et cela ne serait absolument pas pour me déplaire.


Atomic Blonde est donc une excellente surprise, que je recommande à tous les fans de films d'action et d'espionnage, qui souhaitent se replonger dans l'époque de la guerre froide.

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le 19 août 2017

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Albiche

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